Dans le cadre de son Programme d’intégration des arts et de la culture (PIAC), l’École de technologie supérieure (ÉTS) accueillait, en avril dernier et pour la toute première fois, deux résidences artistiques d’une durée de huit mois. Ces résidences avaient comme objectif de donner la possibilité à des membres du corps professoral et à des artistes de s’allier autour d’un projet commun. Pour les professeurs, la résidence a permis de les exposer à des problématiques nouvelles, différentes, désarçonnantes. En ce qui a trait aux artistes, ils se sont vu offrir une expertise, de l’équipement et des ressources pour lever certaines limites technologiques et pousser des idées artistiques un peu plus loin. Pour chacune des résidences, 15 000 $ ont été octroyés en cachet et 5 000 $, en frais de production.
La réalité virtuelle et augmentée au service de la danse
La première résidence artistique a été accordée à l’équipe formée de David Labbé, professeur au Département de génie logiciel et des TI, et les artistes Simon Laroche et Liliane Moussa. Leur projet consiste à étudier et à déconstruire des mouvements de danse à partir de captures successives de danseurs et de danseuses, en interaction avec des objets dans un espace virtuel partagé. Ce projet chorégraphique touche à la relation au corps et à l’état de présence chez les danseurs.
« J’ai embarqué dans ce projet simplement par curiosité, pour découvrir de nouvelles applications auxquelles notre équipement et nos expertises pourraient servir. Toutefois, avec le temps, j’ai commencé à voir un potentiel pour la réadaptation, mon domaine de recherche, précise David Labbé. Les patients pourraient exécuter leurs exercices sous forme de tâches et de mouvements de danse, dans un environnement virtuel ludique, en interagissant entre eux, à distance. Je discute avec d’autres chercheurs qui utilisent la danse en réalité virtuelle pour mettre cette idée en pratique. »
« Les étudiants qui ont participé au projet dans le cadre de leur projet de fin d’études ont aimé son côté ludique, qui se différencie des projets qu’ils rencontrent habituellement. Grâce à la rétroaction continue de Simon, ils ont pu itérer rapidement et développer différentes tâches collaboratives dans la réalité virtuelle, avec lesquelles les artistes ont pu expérimenter. »
La photonique pour donner vie à la matière
Dans le cadre de la seconde résidence artistique, le professeur Bora Ung s’est associé à Élisabeth Picard et Ghislain Brodeur pour explorer l’utilisation de différents guides d’ondes lumineux dans des œuvres. Un des multiples projets émanant de cette collaboration consistait à donner vie à une sculpture de béton grâce à la fibre optique. Une difficulté technique rencontrée vient que les composants et fibres optiques utilisés ne sont pas standards, donc présentent un défi de connectivité.
« L’art, comme la science, est un processus itératif, explique Bora Ung. Toutefois, les artistes sont portés à utiliser davantage leur intuition, les méthodes essais et erreurs, ce que les scientifiques gagneraient à appliquer durant la phase de prototypage lorsque possible. Parfois, l’analyse et la planification ont leur limite. »
« Notre équipe de recherche ressort de cette expérience enrichie par son aspect multidisciplinaire. Les étudiants ont vu leur domaine de recherche appliqué dans un secteur différent, ce qui leur permet de voir des retombées à court terme et leur ouvre de nouvelles portes. »
Événement de clôture à venir
La sortie de résidence de cette première édition du Programme de résidence artistique de l’ÉTS sera marquée par un événement le 29 janvier prochain. Ce sera l’occasion de revenir sur le parcours des artistes au sein de l’ÉTS et de découvrir les travaux réalisés en collaboration de nos professeurs-chercheurs.