Moins de culpabilité alimentaire aux repas des Fêtes : est-ce possible?

Le temps des Fêtes arrive à grands pas et déjà, il se peut que vous appréhendiez cette période déstabilisante et forte en émotions. Le changement de routine et l'impression de « laisser aller » lors de cette période peuvent être vécus de façon confrontante, surtout pour les personnes ayant des préoccupations corporelles et alimentaires.

Voici donc quelques pistes de réflexion pour passer un beau temps des Fêtes sans se sentir trop envahi(e)!

La période des Fêtes : un moment de réflexions personnelles

Il peut être intéressant de réfléchir à ce qui est réellement important à vos yeux et à quoi vous souhaitez accorder de l’attention lors du temps des Fêtes. Vous pouvez vous demander si vos comportements et vos pensées sont alignés avec vos valeurs et réfléchir de quelle manière vous souhaitez vivre ces moments festifs, notamment en vous questionnant sur les points suivants : « est-ce que j’ai vraiment envie de dépenser mon énergie à me convaincre de ne pas manger tel aliment? », « est-ce que je souhaite sincèrement passer ma soirée dans une tenue inconfortable seulement pour mettre en valeur ou cacher certaines parties de mon corps? » ou « est-ce que j'envie mes proches qui se donnent la liberté de manger sans culpabilité? ».

L’alimentation intuitive : une alliée pour les repas

L’alimentation intuitive, c’est quoi exactement? Au-delà de la prise en compte des valeurs nutritionnelles, l’alimentation intuitive consiste à vous fier à vos signaux internes plutôt que d’écouter votre petite voix (ou la pression sociale) qui diabolise certains aliments et quantités. Par exemple, votre niveau d’énergie, vos émotions, vos envies, votre faim et votre sentiment de rassasiement sont tous des éléments pertinents à considérer lorsque vous êtes face à votre assiette. Cela vous parait complexe? C’est normal! L’idée est d’apprendre petit à petit à déconstruire la culture des diètes dans laquelle la société évolue pour faire confiance à vos signaux internes et vos réels besoins personnels. C’est aussi d’observer vos comportements alimentaires sans jugement ni critique. Cette démarche peut être intimidante. Elle peut engendrer la peur de trop manger ou de faire des mauvais choix, la crainte du jugement ou même de la possibilité de prendre du poids. Cependant, observer consciemment votre alimentation en toute bienveillance pourrait bien apaiser votre état d’esprit et vous éloigner de la culpabilité.

Mais comment écouter vos sensations et vos envies alors que vous avez l’impression d’être « déconnecté(e) » de vos signaux ou d’avoir beaucoup de pensées culpabilisantes? Un mot : la pleine conscience. Vous pouvez faire l’exercice de savourer les aliments en vous concentrant sur vos 5 sens. Par exemple, quelles sont les couleurs dans votre assiette? Est-ce que vous entendez une chanson spécifique ou un rire contagieux? Lorsque vous prenez de grandes inspirations, est-ce que vous distinguez des arômes réconfortants ou des épices particulières? Quelles sont les sensations et les textures sur votre langue ou dans votre gorge? Observer vos sensations vous permettra peut-être de découvrir à nouveaux les aliments, simplement tels qu’ils sont.

Les commentaires sur l’apparence physique et l’alimentation ne sont pas les bienvenus!

Les commentaires sur l’apparence physique et l’alimentation ne profitent à personne, même quand l’intention est de seulement complimenter. En fait, qu’on reçoive la remarque ou qu’on en soit témoin, cela ne fait que perpétuer et accentuer l’idée que l’image corporelle est importante et un sujet de discussion. Dans une culture qui valorise trop souvent la minceur et des standards de beauté irréalistes, pourquoi ne pas introduire l'idée que l’apparence physique et l’alimentation ne devraient pas être commentées ?

Pour y arriver, il peut être sécurisant de vous préparer des réponses à l’avance pour mieux affronter les critiques et vous sentir plus en confiance au moment venu. Par exemple, vous pouvez simplement dire « je préfère ne pas parler de… », « je ne suis pas à l’aise qu’on discute de… » ou « j’aimerais qu’on change de sujet… ». Il se peut que votre entourage soit surpris ou tente de se justifier, mais de cette façon, vous les informez clairement de vos limites et vous augmentez les probabilités que les gens puissent les respecter. Après tout, chaque personne mérite de se sentir confortable et respectée.

En somme

Rappelez-vous qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais aliment, que vous avez le droit au plaisir ainsi qu’au respect et que vous êtes la meilleure personne pour reconnaître vos besoins réels. Ainsi, ne laissez personne vous imposer, pas même la culture des diètes, l’idée que votre corps ou votre alimentation n’est pas valide. Donnez-vous la permission d’avoir du plaisir, la liberté de choisir et surtout, de vous surprendre.

Joyeuses Fêtes!

Fanie St-Jean, psychoéducatrice
Conseillère en soutien psychologique
Services à la vie étudiante
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