Mieux diagnostiquer l’arthrose du genou
La genougraphie – une sorte d’électrocardiogramme du genou – a été mise au point par une équipe de recherche de l’ÉTS, du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) et de la TÉLUQ. Elle vise non seulement à aider le personnel clinique à détecter plus facilement les anomalies liées au genou, notamment les blessures et l’arthrose – laquelle touche des centaines de milliers de Canadiens et Canadiennes – mais aussi à adapter le traitement au cas de chaque patient.
Fruit d’une collaboration d’une vingtaine d’années, la genougraphie est maintenant commercialisée par EMOVI sous le nom de KneeKG. Elle est utilisée dans des hôpitaux et cliniques de huit pays, dont le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.
Une étude clinique qui a prouvé l’efficacité de la genougraphie
Et la genougraphie est efficace, comme l’a démontrée une vaste étude clinique dirigée au milieu des années 2010 par la professeure-chercheuse Nicola Hagemeister, du Département de génie mécanique! Les personnes ayant fait partie de cette étude ont mieux compris leurs symptômes et se sont davantage pris en charge, ce qui a pour effet de retarder ou même d’éviter des interventions chirurgicales inutiles et coûteuses. De plus, l’amélioration de leur bien-être global s’est traduite par une augmentation de leur productivité individuelle ainsi que par une baisse probable des dépenses privées et publiques dues à cette maladie. Des données socio-économiques collectées durant l’étude ont été analysées, mais les résultats n’ont pas encore été communiqués.
Par ailleurs, les données ont confirmé l’utilité d’intégrer cet examen dans la pratique médicale des médecins généralistes pour évaluer les facteurs de risque biomécaniques liés à la progression de l’arthrose. Ces résultats positifs ont d’ailleurs permis à l’entreprise Emovi d’obtenir un financement de 20 M$ CA en 2019.
Une technologie recommandée par de nombreuses associations médicales
Retenue par les guides de pratique clinique de l'American Association of Orthopaedic Surgeons en 2021, la genougraphie a convaincu la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) de participer au plan de transfert des connaissances vers ses membres. Les renseignements portant sur la genougraphie ont également été intégrés à la formation sur l’arthrose destinée aux membres de la FMOQ. Elle a aussi été considérée par le Fonds de recherche du Québec – santé et société (FRQS), comme l’une des 15 percées scientifiques les plus prometteuses pour la population, en plus de figurer dans le Smart Health Innovation Lab, une organisation visant à accélérer le transfert et l’adoption des technologies médicales par le système de santé.
Voilà des résultats qui augurent plutôt bien pour l’implantation de la genougraphie dans le réseau public de la santé!
Pour en savoir plus :
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