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Communauté Portraits de professeurs

Mieux comprendre le monde statistiquement parlant

Graphique illustrant une courbe en cloche, représentant une distribution statistique avec un maximum au centre.

Serge Vicente rêvait d’être archéologue. Il a grandi en Suisse romande, un pays traversé par les courants majeurs de l’histoire qui ont façonné l’Europe. « Je voulais déchiffrer les manuscrits médiévaux, apprendre le grec ancien, le latin… ». Au début de sa vingtaine, sa vie bascule lorsque ses parents décident de rentrer au Portugal, leur pays d’origine. Le manque de perspectives comme archéologue là-bas le contraint à bifurquer vers un domaine qu’il détestera, les sciences économiques. « Je trouvais inutile d’étudier des modèles théoriques inapplicables », explique-t-il. Puis, un cours obligatoire en statistique modifie complètement sa perception. Fasciné par l’aspect tangible des mathématiques, il poursuit dans cette voie et obtient une maîtrise en statistique en 2012 de l’Université de Lisbonne.

C’est la faute à Céline!

Serge envisage de s’inscrire au doctorat en Amérique du Nord, car la plupart des avancées émanent de l’autre côté de l’océan. Il hésite entre plusieurs universités. Céline Dion lui donne le coup de pouce nécessaire. « En regardant une émission consacrée à Céline Dion, j’ai vu des images de Montréal et ça m’a vraiment plu, et puis m’établir là-bas me permettait de renouer avec mes racines francophones ». Soutenu et encouragé par sa directrice de maîtrise, la professeure Isabel Alves, Serge Vicente opte pour l’Université de Montréal. Son destin est scellé.

Le hasard ne fait pas toujours bien les choses!

Ses travaux de doctorat se concentrent sur la mise au point d’une méthode facilitant la collecte d’éléments suffisamment diversifiés pour composer un échantillon représentatif de la population ciblée. La façon classique de choisir un groupe de sujets pour une étude est souvent basée sur la méthode aléatoire. Serge remarque que les résultats issus de cette méthode s’apparentent à ceux provenant d’une population homogène. Toutefois, lorsque l’échantillonnage est hétérogène, le chercheur obtient des résultats nettement distincts. Or, la population est hétérogène. Si l’échantillonnage effectué au hasard ne compte pas suffisamment de femmes ou de personnes racisées, ou au contraire, comprend trop de jeunes ou trop d’ainés, les résultats peuvent être faussés. Serge Vicente reçoit son doctorat en statistique de l’Université de Montréal en 2021.

Que vient faire un statisticien en génie?

Après avoir terminé son postdoc à la faculté de médecine de McGill, Serge Vicente souhaite élargir ses horizons professionnels. Il apprend par une amie qu’un poste de professeur en statistique appliquée s’ouvre à l’ÉTS. Il accepte avec enthousiasme. Son objectif : combiner la statistique à l’ingénierie.

Au cours de leurs études universitaires, les étudiantes et étudiants en génie devront réaliser des projets de recherche. Pour réussir, Ils doivent maîtriser le vocabulaire et comprendre les diverses techniques d’analyse de données. « Si on choisit la mauvaise méthode, on obtiendra de mauvais résultats », met en garde M. Vicente.

La théorie ne suffit pas!

La longue feuille de route de Serge Vicente autant en santé publique qu’au sein du Bureau de consultation en statistique lui confère une expérience terrain inestimable qu’il partage volontiers avec la future cohorte d’ingénieurs de l’ÉTS. « Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles. » Le professeur Vicente aime bien répéter cette citation de Georges Box, un statisticien britannique renommé.

Un homme souriant, habillé d'un blazer noir et d'un t-shirt, se tient debout, les bras croisés, dans un environnement moderne et lumineux.
Serge Vicente, professeur enseignant à l’ÉTS

La science évolue, les statistiques fluctuent, parfois dans un sens inverse. Ainsi, dans les années 1980, le VIH était reconnu comme une maladie mortelle. Aujourd’hui, le VIH est une affection chronique au même titre que le diabète, bien qu’il soit en recrudescence depuis quelques années à Montréal. Les études statistiques ne peuvent pas être exactes à 100 %. « On tente de s’approcher le plus possible de la perfection qu’on n’atteindra jamais », admet M. Vicente.

Lorsque Serge Vicente n’est pas plongé dans l’analyse de données, il anime des cours d’aérobique, improvise au piano, s’adonne à des jeux vidéo ou s’évade dans une bande dessinée. Ses journées sont trop courtes pour faire tout ce qu’il aime.

« Si les chiffres aident à comprendre le comment, rien n’est jamais certain, puisque ce qui est valide aujourd’hui peut ne pas l’être demain », souligne Serge Vicente.