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22 nov. 2025 à 09:30

La chimie au carrefour des génies

Modèles moléculaires en bleu illustrant la connectivité et l'interaction entre différentes particules en sciences technologiques.

Que vient faire une chimiste en génie mécanique? Annelise Jean-Fulcrand l’admet : elle n’a pratiquement jamais touché à un moteur de sa vie, mais elle comprend les problématiques qui peuvent se cacher derrière la détérioration d’un composant mécanique.

Professeure de chimie au Département des enseignements généraux à l’ÉTS, Annelise Jean-Fulcrand se spécialise dans l’étude de la dégradation des polymères. On retrouve cette molécule dans les textiles, les emballages, l’automobile, la plomberie, l’électronique, l’aérospatiale et dans une multitude d’autres produits. « Plus un polymère est performant, plus il est difficile à manipuler », souligne Mme Jean-Fulcrand.

Un stage chez Michelin, la découverte d’une molécule

Après son lycée, Annelise s’inscrit à l’Institut universitaire de technologie de Montpellier en France pour y suivre une formation en chimie. Enthousiasmée par la Formule 1, elle choisit Michelin pour son stage de fins d’études afin de mieux comprendre la technologie des pneus. Annelise y découvre la molécule qui tracera le chemin de sa carrière : le polymère. « J’ai aimé sa polyvalence, car elle peut être synthétisée et modifiée pour s’adapter à différentes applications », dit-elle. La jeune étudiante s’inscrit ensuite au baccalauréat en chimie des matériaux à l’Université Heriot-Watt à Édimbourg au Royaume-Uni pour terminer ses études de premier cycle. À l’aise dans le système anglais, elle entame une maîtrise en énergie à Édimbourg et reçoit son diplôme en 2010. 

Annelise commence sa carrière en tant que chercheuse au sein d’entreprises spécialisées dans les revêtements en polymères et dans la fabrication de batteries. Après quelques années, elle décide de s’engager dans des études supérieures en génie mécanique à l’Imperial College London, au Royaume-Uni. Elle obtient son doctorat en 2019 et effectue par la suite un stage postdoctoral en Allemagne, où elle dirige une équipe spécialisée en matériaux polymères pour batteries.

Voler électrique, c’est possible?

La chercheuse collabore à plusieurs projets visant à électrifier l’aviation. « En trente ans, l’intégration de matériaux composites dans la construction d’avions est passée de 5 % à 50 % du poids structural », précise-t-elle. Si l’utilisation de polymères allège l’avion, le poids et l’autonomie des batteries demeurent des enjeux importants. Une autre préoccupation majeure est liée à la sécurité des batteries. « Lancez une boule de lithium métallique dans l’eau et vous provoquerez un feu d’artifice », affirme la chimiste. Le lithium réagit très fortement à l’humidité.

Malgré les avancées dans le domaine de l’électrification, « les attentes à l’égard de la batterie vont bien au-delà des capacités technologiques actuelles », constate-t-elle.  

Si la recherche motive Annelise Jean-Fulcrand, l’enseignement lui permet de pousser plus loin sa curiosité intellectuelle. 

Professionnelle confiante, vêtue avec élégance, elle se tient aux côtés d'un bâtiment moderne, symbole d'innovation et de technologie.
Annelise Jean-Fulcrand, professeure enseignante à l’ÉTS

L’enseignement, sa source de motivation

En 2023, Annelise saisit l’occasion de venir s’établir avec sa famille à Montréal. Grâce au soutien de deux professeurs de l’ÉTS, Martine Dubé et Ilyass Tabiai, la nouvelle arrivante obtient des charges de cours en matériaux composites qui lui permettent de s’acclimater rapidement. Elle aime enseigner.  Selon la professeure enseignante Jean-Fulcrand, les étudiants et étudiantes ne doivent pas nécessairement régler le problème, mais réaliser qu’il existe.   

La chimie est partout

 « Si on ne sait pas comment la molécule transporte l’électricité, comment peut-on choisir les matériaux adaptés pour une application donnée? » demande-t-elle. La professeure évoque l’explosion du port de Beyrouth en 2020, attribuée à l’entreposage inapproprié de milliers de tonnes de nitrate d’ammonium. Elle cite aussi les effets du gel et du dégel sur le béton armé, les dommages causés par la corrosion sur les armatures des ouvrages, et les impacts du sel de voirie sur l’environnement. 

« Maîtriser la chimie permet de mieux saisir le fonctionnement de notre univers. Pour les ingénieurs et ingénieures de l’ÉTS, c’est une compétence essentielle », résume Annelise Jean-Fulcrand.