2 novembre 2022
Mohammadhadi Shateri veut sécuriser l’intégrité des données grâce à l’intelligence artificielle
Apprentissage automatique, apprentissage profond, confidentialité des données, intelligence artificielle et ses applications en sécurité des systèmes d’apprentissage, ce sont là quelques-uns des principaux intérêts de recherche de Mohammadhadi Shateri, professeur au Département de génie des systèmes depuis juin 2022.
Tout a commencé avec M. Shateri père, qui a enseigné les mathématiques pendant 30 ans et éveillé l’intérêt de son fils pour cette discipline. « Quand j’avais six ans, j’accompagnais mon père à ses cours, je restais assis et je l’écoutais », se souvient Mohammadhadi. « C’est là que j’ai réalisé que j’aimais vraiment les mathématiques ».
En 2008, Mohammadhadi choisit une faculté où les mathématiques sont omniprésentes. Il s'inscrira en génie électrique et électronique à l’École polytechnique de Téhéran.
Mohammadhadi Shateri
Il obtiendra ensuite une maîtrise de l’Université du Manitoba et, en 2021, son doctorat de McGill en génie électrique et informatique. Pendant ses études, Mohammadhadi reçoit la bourse d’études doctorales de l’Université du Manitoba, la bourse d’études supérieures du Manitoba et la bourse de doctorat en génie de McGill.
Treize ans et trois universités plus tard, Mohammadhadi réfléchit aux connaissances les plus précieuses qu’il a acquises. « J’ai appris à interagir avec des personnes de différents pays, milieux et cultures, et à collaborer efficacement avec elles. »
De la théorie à la pratique
Mohammadhadi possède une expérience dans la mise au point de solutions aux problèmes liés à l’industrie, en collaboration avec Hydro-Québec et autres universités et chercheurs. Ses travaux récents portent sur la création de modèles de partage de données respectueux de la vie privée pour des domaines comme les réseaux électriques intelligents et le traitement des signaux biomédicaux.
Si Mohammadhadi a joint l’ÉTS, c’est avant tout parce que l’école met l’accent sur la collaboration industrielle. Il se plaît à appliquer la théorie à la pratique. Qui plus est, l'ÉTS est pourvue d’équipements de pointe. « L’ÉTS est bien connue au Québec et ailleurs pour sa collaboration étroite avec une variété d’industries. Je trouve ça fascinant. C’est ce qui m’a poussé à postuler », raconte le professeur adjoint Shateri.
La santé grâce au LIVIA
Le professseur Shateri collabore notamment avec le professeur Eric Granger, directeur du Laboratoire d’imagerie, de vision et d’intelligence artificielle (LIVIA). Ensemble, ils cherchent à concevoir un modèle fondé sur l’IA pour détecter les anomalies grâce à la cardiotocographie (CTG). La CTG est l’outil utilisé par les obstétriciens tout au long de la grossesse pour s’assurer que le fœtus reçoit assez d’oxygène.
« L’interprétation des résultats, cependant, est très subjective », explique le professeur. « Dans ce projet, nous visons à développer une approche assistée par ordinateur, fondée sur l’apprentissage automatique, qui peut aider les obstétriciens à obtenir de meilleurs résultats, plus précis et plus rapides. »
Plusieurs cours en IA et apprentissage automatique
Bien que le professeur Shateri se consacrera davantage à la recherche qu'à l’enseignement, il estime que les deux sont extrêmement importants. Ainsi, il offrira un cours portant sur les modèles génératifs d’IA destiné principalement aux étudiants des premier et deuxième cycles. Un second, traitant de la théorie des probabilités, sera fort utile à toute personne étudiant en génie, tandis qu'un troisième sera consacré à l’apprentissage automatique, un sujet utile aux étudiants et étudiantes de différents domaines du génie.
Mohammadhadi envisage également de lancer un nouveau cours sur les probabilités et statistiques ainsi que sur l’analyse des données hautement dimensionnelles, des connaissances fortement recommandées pourceux et celles qui s'intéressent à la recherche sur le traitement du signal et l’apprentissage automatique.
Sécuriser l'intégrité des données grâce à l'IA
Le professeur Shateri accorde une grande importance à la vie privée et met toutes ses connaissances et ses efforts au service de sa protection. Le but principal de ses recherches actuelles vise à sécuriser l’intégrité des données collectées auprès des gens par l’intelligence artificielle (IA).
« Les modèles d’IA ont deux composantes principales : le système d’apprentissage et les données », explique Shateri. « Hélas, dans le processus de collecte et de partage des données, ces deux composants peuvent causer la fuite indésirable d’informations privées. Des adversaires peuvent voler les données sensibles des gens et les utiliser contre eux », ajoute-t-il avec passion.
Son grand projet à l’ÉTS est de créer un groupe de chercheurs et chercheuses qui s’occupera des questions de sécurité. L’idée est de sécuriser les modèles d’apprentissage, ainsi que le traitement et le partage des données, afin que personne ne puisse utiliser à mauvais escient les informations privées des gens. Il estime que ce sujet est extrêmement important dans notre monde actuel, car de nombreux groupes et individus peuvent être touchés au moment où ils s’y attendent le moins. « J’espère pouvoir trouver une solution et faire en sorte que les informations des gens restent sécurisées. Je considère que c’est mon principal objectif.
Pour en savoir plus :
Laboratoire d’imagerie, de vision et d’intelligence artificielle (LIVIA)
Service des communications et du recrutement étudiant
Chantal Crevier
514 396-8800, poste 7893
