Au Québec, les quantités de textile éliminées ont presque doublé en 10 ans. Tous les ans, nous consommons près de 350 000 tonnes de produits textiles neufs. La moitié de ces produits textiles se retrouvera dans des centres de dons. Une autre partie de ces vêtements, toujours en bon état et pouvant être réutilisés, prendra le chemin des sites d’enfouissement. Mais ce n’est pas tout : 30 % seront exportés, car nous ne savons simplement pas quoi en faire.
Il faut donc changer la donne! C’est pourquoi le Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC) vient de lancer le Lab textiles, un laboratoire d’accélération en économie circulaire destiné aux produits du textile.
Grâce à un financement de 300 000 $ du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), le Lab regroupera les parties prenantes du textile qui auront le mandat d’imaginer à quoi pourrait ressembler la circularité des textiles dans 20 ans, mais aussi de déterminer les freins à leur circularité ainsi que les moyens de les surmonter. Des projets d’expérimentation seront aussi initiés par le Lab, en plus d’être financés en partie ou en totalité par celui-ci. Et puisque l’on souhaite que ces apprentissages accélèrent la transition circulaire de l’industrie du textile, ils seront documentés afin de pouvoir servir au plus grand nombre.
Pour Marianne-Coquelicot Mercier, qui exerce les fonctions de chargée de projet pour le Lab textiles, l’industrie québécoise des textiles est fortement axée sur une économie linéaire. Elle représente donc un fort potentiel pour l’économie circulaire. « Plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre pour réduire la quantité de ressources vierges qui est consommée. Par exemple, on peut miser sur des découpes qui réduisent les pertes, opter pour des tissus monomatières, privilégier des confections durables et réparables, choisir un modèle d’affaires fondé sur le partage, la location ou la remise à neuf des vêtements et des uniformes ou créer de nouveaux débouchés pour les textiles récupérés ", conclut-elle.
L’Écosystème de laboratoires d’accélération en économie circulaire (ÉLEC)
Après le Lab construction et le Lab systèmes alimentaires, Le Lab textiles est le troisième lab de l’Écosystème de laboratoires d’accélération en économie circulaire (ELEC). Basé sur l’approche de laboratoire vivant, ce dispositif innovant a été développé et mis en œuvre par le CERIEC en 2021, grâce à une contribution majeure de 2,1 M$ de Desjardins.
L’ELEC vise à accélérer le passage de secteurs et filières clés de l’économie québécoise vers une économie circulaire en mettant en œuvre de huit à neuf laboratoires d’ici 2025, d’appliquer les apprentissages d’un laboratoire à un autre et de créer des synergies entre les parties prenantes et les filières. Le Lab textiles s’appuie ainsi sur les expériences et les apprentissages des laboratoires précédents, lesquels lui pavent la voie.
À propos du CERIEC
Créé en septembre 2020 à l'ÉTS, le CERIEC contribue au façonnement et au déploiement de l'économie circulaire par la mise en place d'un programme de recherche scientifique interdisciplinaire, ainsi que par des initiatives misant sur la formation, le dialogue, la valorisation et le transfert des connaissances. Ces actions visent à maximiser les retombées pour les acteurs économiques, les gouvernements et la société civile.