Protection et communication en bruit pour les travailleurs : le SonX
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Des protecteurs auditifs dont l’oreillette est instrumentée
Malgré tous les efforts qui ont été mis sur la diminution du bruit causé par la machinerie, la prévalence de la surdité causée par les milieux de travail bruyants n’a cessé d’augmenter depuis la Deuxième Guerre mondiale. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la perte auditive causée par le bruit au travail constitue la lésion professionnelle permanente et évitable la plus courante dans le monde. Force est donc de constater qu’il existe un réel besoin d’une protection auditive plus efficace pour les travailleurs.
Le SonX, une invention hors pair, s’attaque à l’amélioration de la vie des travailleurs industriels en leur permettant de communiquer dans des conditions de bruit extrêmes, d’augmenter leurs performances, de surveiller leurs biosignaux et de gérer toutes les données en infonuagique. Le SonX est un produit en cours de commercialisation, rendu possible par la recherche menée durant les dernières années au sein de la Chaire CRITIAS.
Alors, comment ça fonctionne ? Tout commence avec deux microphones (l’un sous le bouchon, l’autre à l’extérieur) et un haut-parleur miniaturisé (sous le bouchon) qui viennent compléter l’oreillette. Le microphone placé sous le bouchon permet de capter la parole puisqu’une partie du son sort par les oreilles lorsque nous parlons. Puisque placé sous le bouchon, ce microphone est protégé du bruit ambiant contrairement aux microphones classiques placés près de la bouche. La parole captée est amplifiée et transmise par les haut-parleurs miniaturisés placés dans les bouchons des autres travailleurs.
Protéger l’audition et améliorer la communication dans le bruit
Les chercheurs de la Chaire veulent pousser plus loin le concept de protection auditive en créant un bouchon intelligent qui filtrerait les signaux au moyen d’algorithmes de traitement temps-réel, de manière à ne laisser passer que les signaux utiles, comme la parole, et d’en augmenter l’intelligibilité.
Une autre application intéressante est de mesurer la dose de bruit individuelle à laquelle chaque travailleur est soumis dans un quart de travail afin d’être en mesure de réaffecter ceux qui atteignent une certaine limite à des postes moins bruyants.
La Chaire veut aussi s’attaquer à la protection auditive des musiciens, ce qui représente un défi particulier en soi. En effet, le port de bouchons entraîne un effet d’occlusion qui amplifie les sons graves. De plus, les bouchons n’atténuent pas les différentes fréquences de la même façon, ce qui modifie le son perçu par celui qui les porte. La solution doit donc atténuer les basses fréquences et réinjecter les hautes fréquences afin de respecter l’équilibre spectral de la musique originale.
Au-delà de l’oreille
L’oreille représente un endroit idéal pour placer des dispositifs connectés de santé. En effet, il est possible d’y extraire des biosignaux, tels que le rythme cardiaque ou la respiration. Monitorés en continu, ces signaux pourraient donner l’alerte en cas de malaise et faire en sorte que la personne affectée reçoive de l’aide le plus rapidement possible.
Grâce à aux recherches en cours, il est maintenant possible de créer une interface cerveau-ordinateur parfaitement intégrée à l’oreille. Ces avancées permettront de travailler sur certaines problématiques, telles que la surveillance cognitive (vieillissement, santé mentale, utilisation du téléphone intelligent) ou les problèmes d’attention (manque de concentration auditive ou visuelle lors de l’exploitation de machines ou en conduisant), offrant ainsi un niveau de soutien technologique sans précédent.