Mecademic : une PME qui joue dans la cour des grands

Une passion pour les robots

Jeune, Jonathan Coulombe s’intéresse peu à l’école. Il s’oriente vers l’usinage de précision, domaine qu’il explore pendant dix ans. Mais il aspire à plus. Durant ces temps libres, il bricole des robots et expérimente différents concepts de façon autodidacte. C’est cette passion qui finit par le ramener sur les bancs d’école, en génie électrique à l’ÉTS.

Comme il finance une partie de ses études en travaillant dans un atelier d’usinage, on le réfère à Ilian Bonev, professeur au Département de génie des systèmes et spécialisé en robotique industrielle. Ce dernier lui confie des mandats en lien avec sa recherche : de nouvelles conceptions de robots qui exigent de l’équipement spécialisé et de la précision. Jonathan y trouve un environnement propice à l’expérimentation, avec des matériaux et des technologies de calibre industriel. Il est mis en contact avec des robots véritablement conçus et fabriqués pour répondre aux besoins de l’industrie.

Les débuts de Mecademic

Le premier robot que Jonathan conçoit et fabrique dans un but de commercialisation est un robot éducationnel basé sur un robot développé par le professeur Bonev. Malheureusement, ce robot ne suscite pas l’engouement escompté. Force est de constater que la demande du marché est ailleurs. Jonathan réoriente donc ses efforts vers la conception d’un robot industriel à six axes, qui deviendra le Meca500 : un petit bras robotique, compact et précis, dont le contrôleur est intégré dans la base.

Mecademic se fait connaître par une vidéo du Meca500 téléversé sur YouTube, devenue rapidement virale. De grosses entreprises américaines et européennes viennent visiter les premiers membres de Mecademic au Centech, alors que la start-up n’a même pas encore commencé à vendre son nouveau produit.

Les clients actuels de Mecademic ont souvent des contraintes d’espace et des besoins de précision, d’où l’intérêt pour ce robot beaucoup plus compact que ces concurrents. Une fois le robot installé, ils découvrent ensuite un robot très facile à utiliser. Le Meca500 est utilisé dans d’innombrables applications : de l’inspection et de l’assemblage de petites composantes (comme dans l’horlogerie ou en électronique), à l’automatisation des tests en laboratoire, au polissage de diamants, à la manutention de poussières extraterrestres et à la microchirurgie.

Les robots Mecademic sont entièrement fabriqués sur place, dans leur usine de Montréal, près de l’ÉTS. Cette particularité permet d’exercer un contrôle de la qualité à toutes les étapes de la fabrication : usinage, fabrication électronique et assemblage.

Quand David rencontre Goliath

Le domaine de la robotique industrielle est dominé par de très gros joueurs, majoritairement européens et japonais. Ne s’affiche pas spécialiste qui le veut dans cette industrie. Les deux seules entreprises canadiennes qui fabriquent des bras robotiques (Kinova et Mecademic) sont issues de l’écosystème ÉTS, lequel comprend aussi le Centech, un incubateur spécialisé en innovation technologique.

Les quatre propriétaires de Mecademic (Ilian Bonev, Philippe Jacome, Jonathan Coulombe, Éric Boutet) posent fièrement avec leur Meca500 aux côtés du Michael Cicco (PDG de Fanuc Amérique), fabricant du plus gros robot industriel au monde

« L’ÉTS a une approche très pratique, axée sur les besoins de l’industrie, tant dans son enseignement que sur l’orientation de sa recherche », explique le professeur Ilian Bonev. « L’environnement est donc propice à la création de nouvelles entreprises. De plus, nous disposons depuis plus d’une dizaine d’années de laboratoires ultra bien équipés, ce qui permet aux étudiants de manipuler divers robots industriels lors de leur parcours universitaire. Aussi, je me sers souvent d’exemples concrets venant de clients de Mecademic pour expliquer l’utilité de certains concepts théoriques dans mes cours. »

« À l’ÉTS, certains Clubs étudiants comme Capra, qui fait la conception et la fabrication de robots de recherche et de sauvetage, peuvent mettre en pratique l’après-midi même les notions théoriques vues en cours le matin. »

Mecademic a vendu plus de 1700 robots depuis sa création et emploie 35 personnes.