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De l'intelligence dans l'économie circulaire

Achetée sur Istockphoto.com. Droits d’auteur.

La passion de Lucas Hof, professeur en génie mécanique à l’ÉTS depuis un peu plus de trois ans, réside dans l’innovation des procédés intelligents de fabrication pour une intégration optimale dans l’économie circulaire. Cet enjeu concerne directement les caractéristiques écologiques du développement durable en plus de réduire les coûts de fabrication pour les entreprises.

« Mes travaux de recherche sont situés là où le capitalisme rencontre l’écologie : en réduisant les pertes et les coûts de fabrication pour l’entreprise, on est bon pour l’environnement! »

Lucas Hof travaille à découvrir des technologies intelligentes pour rendre les procédés de fabrication plus efficaces par le recyclage et la refabrication. Ses efforts s’inscrivent dans les principes de l’industrie 4.0 visant la personnalisation de masse, en un mot, la fabrication sur mesure à grande échelle.

Système manufacturier durable et intelligent

Dans un tel système respectant les préceptes de l’économie circulaire, le professeur Hof travaille à insérer une puce intelligente dans le produit qui contient toutes les données pertinentes à la fabrication de l’objet.

« Cette intelligence intrinsèque au produit permet de le désassembler, en fin de vie, tout en connaissant les qualités des pièces et des composantes et leur niveau de dégradation. On sait aussi tous les produits chimiques utilisés lors de la fabrication et on en connaît la toxicité. Ainsi, on peut choisir quoi recycler et quoi réutiliser. »

Cette réutilisation performante s’inscrit dans le contexte d’économie circulaire et de développement durable. C’est un peu comme une recette de cuisine, avec les étapes de préparation et la liste d’ingrédients, que l’on décomposerait. « Cette façon de faire réduit la pression sur l’approvisionnement en matières premières, en énergie et sur l’utilisation de produits toxiques. »

De grandes et petites entreprises s’intéressent évidemment aux procédés de fabrication développés par Lucas Hof. Il travaille à créer des matériaux imprimables s’inscrivant dans un contexte d’économie circulaire et des procédés de haute précision pour matériaux complexes à usiner. Il est aussi membre des laboratoires Numérix et Dynamo de l’ÉTS, du CIRODD, du RRECQ, du CERIEC, et du Réseau Innovation 4.0.

L’entraide comme valeur personnelle

Lucas Hof, professeur au Département de génie mécanique de l’ÉTS

Lucas Hof, professeur au Département de génie mécanique de l’ÉTS

Cet appel de la pandémie vers une résolution de problèmes pour l’ensemble de la population n’a rien d’étranger pour Lucas Hof. « C’est une valeur familiale que d’aider les autres, de participer à résoudre des problèmes les affectant. » Au début de la pandémie de Covid 19, il a coordonné un regroupement de fabricants dans le cadre de l’initiative Covi3D, visant à fournir des visières imprimées au personnel du CHUM. Il a aussi contribué à la rédaction d’un livre blanc destiné aux petites et moyennes entreprises désireuses de réorienter leur production vers le matériel médical.

Le travail auprès et avec les étudiants et étudiantes fait aussi partie d’une forme d’entraide chez lui. « C’est très valorisant d’être appelé à ce transfert de connaissances et de méthodes vers des plus jeunes, d’utiliser toutes mes expériences de vie pour être professeur. »

Pour lui, une séance de quelques heures en laboratoire pour résoudre le problème de recherche d’un étudiant est comme être au paradis. En revanche, il estime que les tâches administratives liées à l’enseignement et à la recherche sont plutôt lourdes. Mais la liberté intellectuelle inhérente au monde universitaire vaut bien ces détours quelque peu déplaisants.

Sans surprise, lorsqu’on lui demande quels conseils il aurait aimé recevoir lorsqu’il a commencé sa carrière en recherche et enseignement : « un guide rassemblant toutes les informations pertinentes au bon fonctionnement d’un nouveau professeur-chercheur. » Il va même au-delà, lui qui est originaire des Pays-Bas, il aurait apprécié des informations sur l’organisation politique et administrative de Montréal et du Québec.

Et c’est en souriant qu’il suggère la mise au point d’une puce intelligente avec des trucs et astuces pour les nouveaux professeurs qui ne sont pas nés ici!