Alors que l’Assemblée nationale tient actuellement des consultations publiques sur la planification pluriannuelle de l’immigration 2026-2029, l’École de technologie supérieure invite le gouvernement du Québec à repenser la gestion des admissions internationales. Kathy Baig, la directrice générale et cheffe de la direction de l'ÉTS, est en compagnie de la directrice générale de Polytechnique Montréal, Maud Cohen, afin de soutenir la vision d'une immigration étudiante qualifiée et francophone comme levier direct pour la productivité, l’innovation et la vitalité linguistique du Québec.
Un modèle à mission technologique
Membre du réseau de l’Université du Québec, l’ÉTS forme 25 % des ingénieures et ingénieurs du Québec et accueille 12 000 étudiantes et étudiants, dont 37 % proviennent de l’international. Grâce à un modèle d’enseignement unique — trois stages obligatoires en entreprise et une recherche appliquée menée à 70 % avec l’industrie —, l’École affiche l’un des plus forts taux de rétention des diplômées et diplômés internationaux, dont plus des deux tiers demeurent au Québec après leurs études.
Pour l’ÉTS, ce modèle constitue un levier stratégique au service de la productivité, de la souveraineté technologique et du développement économique du Québec.
Des recommandations pour une immigration durable
Dans un mémoire déposé plus tôt cette année dans le cadre de ces consultations, l’ÉTS propose cinq recommandations concrètes pour mieux arrimer les politiques d’immigration aux besoins du Québec en matière de francisation, d’intégration économique et d’innovation technologique, tout en favorisant la rétention durable des talents formés ici.
- Reconnaître un statut distinct pour les établissements à mission technologique ou économique d’intérêt public, autorisant une gestion différenciée et prévisible des admissions internationales fondée sur des critères objectifs de performance.
- Exclure du plafonnement des certificats d’acceptation du Québec (CAQ) les étudiantes et étudiants internationaux inscrits à des programmes de cycles supérieurs avec recherche, essentiels à l’innovation et à la souveraineté technologique.
- Exclure des quotas les renouvellements de CAQ pour les étudiantes et étudiants déjà présents au Québec poursuivant le même programme d’études dans le même établissement, afin d’assurer la stabilité de leur parcours.
- Créer des cellules de Francisation Québec directement au sein des établissements d’enseignement supérieur, particulièrement ceux à vocation technologique, pour offrir une formation linguistique adaptée aux réalités professionnelles.
- Prioriser l’accès au Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) pour les diplômées et diplômés du Québec et reconnaître pleinement les stages obligatoires comme expérience de travail admissible.
Ces recommandations s'inscrivent dans la continuité des positions défendues par l’ÉTS lors du projet de loi no 74, qui appelait déjà à une reconnaissance du rôle stratégique des universités technologiques dans la prospérité du Québec.
Valoriser les résultats plutôt qu’imposer un modèle uniforme
L’ÉTS soutient qu’une approche uniforme du plafonnement des admissions risquerait d’affaiblir les établissements qui contribuent le plus directement à la francisation, à la formation de main-d’œuvre qualifiée et à l’innovation technologique.
En proposant une différenciation fondée sur la performance, l’École souhaite offrir au gouvernement des outils concrets pour atteindre ses objectifs d’immigration tout en consolidant la position du Québec comme pôle d’innovation francophone de premier plan.