Seuls 6,9 % de l’économie mondiale fonctionnent en mode circulaire, un recul par rapport aux 7,2 % de 2023. « Moi, ma guerre, c’est de rendre les industries plus propres », déclare Michael Saidani, professeur en génie des systèmes à l’ÉTS. Il souhaite outiller les entreprises afin de les encourager à adopter des processus de conception, de fabrication et de consommation économiquement viables, tout en réduisant au minimum leur impact environnemental.
Spécialisé dans la quantification de la performance de circularité, Michael Saidani évalue l’empreinte écologique du cycle de vie d’un produit. Il identifie les étapes clés du processus, de l’extraction des matières premières à la distribution en passant par l’utilisation et la recirculation du produit, et propose des solutions pour améliorer la chaîne de circularité.
Parcours en génie mécanique
Michael Saidani détient un baccalauréat en génie mécanique de l’École normale supérieure Paris-Saclay (ENS), une double maîtrise en génie mécanique de l’ENS et en génie industriel de l’École centrale Paris (maintenant affiliée à l’Université Paris-Saclay), ainsi qu’un doctorat en génie industriel de l’Université Paris-Saclay.
Originaire de Lille, une ville située au nord de la France, Michael décide de poursuivre ses études supérieures à Paris, avant de s’expatrier aux États-Unis pour effectuer une partie de sa thèse de doctorat à l’Université de Californie à Davis aux États-Unis. Grâce à une bourse Fullbright, il a pu mettre en pratique ses méthodes d’évaluation en collaborant avec l’entreprise américaine John Deere, spécialisée dans la fabrication d’équipements agricoles. Outre l’étude des méthodologies en gestion et amélioration de la machinerie, le chercheur s’intéresse aux pratiques agricoles générant le moins d’émissions de gaz à effet de serre. « La rotation des cultures, une méthode intégrée de gestion des pesticides et des engrais, et le semis au moment opportun améliorent durablement la santé des sols », déclare Michael.
Quand 70 % est supérieur à 100 %
De 2019 à 2023, Michael Saidani effectue un stage postdoctoral à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign en tant que chercheur associé en conception pour la circularité et la durabilité, sous la direction du professeur Harrison Kim.
C’est en travaillant sur le terrain que Michael constate que 100 % n’est pas toujours équivalent à la perfection. Parfois, la circularité optimale se situe à 70 %. « Il faut voir la performance de circularité comme un curseur et trouver le niveau optimal qui garantit une durabilité environnementale », soutient Michael Saidani. Cet état idéal varie selon les secteurs.
L’ÉTS, soucieuse de promouvoir l’écoresponsabilité
De plus en plus, l’ÉTS intègre les enjeux environnementaux dans ses différents programmes. En juillet 2025, Michael Saidani obtient un poste de professeur en génie des systèmes à l’ÉTS. Il reçoit comme mission de développer deux nouveaux cours en puisant dans son champ d’expertise. Il enseignera aux étudiantes et étudiants du premier cycle des techniques d’analyse du cycle de vie qui leur permettront d’attribuer des chiffres à l’impact environnemental des systèmes qu’ils conçoivent. « Il y a forcément un projet dans mes cours parce que je leur propose des outils qu’ils doivent appliquer dans un cadre concret », explique le professeur Saidani.
Le numérique et l’absolu
Deux thématiques émergentes sont au cœur des préoccupations de Michael Saidani : l’utilisation de technologies numériques pour soutenir le développement durable et la durabilité absolue.
Michael travaille sur le développement de nouvelles technologies prometteuses, dont un passeport numérique pour les produits, qui indique leur durabilité, leur composition, leur réparabilité et leur impact environnemental.
Le deuxième défi consiste à vérifier si les stratégies d’économie circulaire respectent les limites planétaires. « En fait, on a un budget pour la planète qu’il ne faut pas dépasser », résume Michael Saidani.
Il souhaite convaincre les industries de convertir les contraintes en occasions d’innovation durable. « Est-ce possible? Oui. Est-ce difficile? Oui. », reconnaît le professeur Saidani. Heureusement, la nouvelle génération d’ingénieurs et ingénieures de l’ÉTS sera formée pour contribuer à une société plus écoresponsable.