De l'effet papillon à la fabrication additive
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On dit que le battement des ailes d’un papillon peut influencer les prédictions. Si cette métaphore, appelée l’effet papillon, est souvent utilisée pour illustrer la théorie du chaos, elle peut s’appliquer littéralement au cheminement universitaire d’Alena Kreitcberg, chercheuse institutionnelle au Département de génie mécanique. En effet, c’est sa fascination pour un papillon artificiel, composé d’un alliage à mémoire de forme, qui piquera sa curiosité au début de ses études universitaires. Un effet papillon qui aura non seulement des répercussions sur son cheminement universitaire, mais aussi sur sa carrière de chercheuse et sa vie personnelle.
Une fascination pour les alliages à mémoire de forme
« Les ailes de ce papillon se ployaient et se déployaient selon la température de la matière sur lequel il se trouvait. Cette propriété mécanique, qui s’appuie sur le gradient de la température, donnait l’impression que le papillon était vivant », se rappelle-t-elle. La démonstration laissera une trace indélébile dans la mémoire d’Alena, alors jeune étudiante au baccalauréat en physique des matériaux à la National University of Science and Technology (MISIS), à Moscou. À un point tel qu’elle choisira, quelques années plus tard, de poursuivre ses études supérieures au sein d’un laboratoire ayant une expertise dans le domaine des alliages à mémoire de forme. Or, il se trouve que ce sera celui qui avait conçu le papillon si fascinant!
Un doctorat en cotutelle
Alena Kreitcberg, chercheuse institutionnelle à l’ÉTS
Après ses études de baccalauréat obtenue avec une mention d’honneur, puis de maîtrise à la NUST MISIS, Alena Kreitcberg quitte Moscou pour Montréal, où elle réalisera, de 2011 à 2015, un double doctorat sous la supervision de Vladimir Brailovski, de l’ÉTS, et de Sergey D. Prokoshkin, de la NUST MISIS. Ses recherches portent alors sur l’amélioration des propriétés fonctionnelles des alliages à mémoire de forme Ti-Ni nanostructurés à l’aide de traitements thermomécaniques.
De fil en aiguille, elle occupera, à compter de 2015 et jusqu’en avril 2022, les fonctions d’auxiliaire d’enseignement de travaux pratiques et de laboratoires, d’associée de recherche et de stagiaire postdoctorale au sein du Département de génie mécanique de l’ÉTS.
Un procédé innovant : la fabrication additive
« Je trouvais très excitant de travailler avec le professeur Brailovski qui se spécialise en fabrication additive, car il n’y a pas beaucoup d’études sur la façon de fabriquer des pièces avec ce procédé innovant », ajoute-elle. Des partenaires industriels, tels Héroux-Devtek, Pratt and Whitney Canada, Bell Helicopter, Fusia, Rio Tinto Metal Powders, lui permettront de saisir tout le potentiel de ce procédé.
La nécessité de poursuivre les recherches
Par la suite, elle travaillera chez Pratt and Whitney Canada où elle aura l’occasion de tester des matériaux et de mieux comprendre les mécanismes de défaillance des moteurs. Une expérience qui contribuera grandement à son développement professionnel. « En plus de travailler aux côtés d’une équipe dévouée et très compétente, j’ai compris la nécessité de poursuivre ma recherche dans le domaine », explique la chercheuse.
Le programme Femmes de génie de l’ÉTS
L’occasion se présentera en juin 2023 grâce au programme Femmes de génie : devenue chercheuse institutionnelle, Alena Kreitcberg pourra poursuivre ses recherches du côté de la fabrication additive et des matériaux avec le gradient de fonction. Pourvus de propriétés contradictoires, telles qu’une grande dureté et une ductilité, une résistance mécanique et une conductivité thermique, une résistance supérieure aux températures élevées, à la fatigue et au fluage, ces nouveaux matériaux offrent de nouveaux horizons dans de multiples secteurs, notamment en aéronautique et en santé.
Depuis son arrivée au Québec, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Elle a pris le temps d’apprendre la langue française grâce à un cours suivi au collège Dawson, à des conversations entre collègues, mais aussi avec son amoureux québécois… Comme quoi le simple battement d’aile d’un papillon – même s’il est artificiel – peut avoir d’importantes répercussions!
Remerciements
Nous tenons à remercier Power Corporation du Canada qui nous a permis de financer le poste de cette chercheuse grâce à sa généreuse contribution.
