Doter les chirurgiens de super pouvoirs grâce à la réalité mixte
Contourner la limite des images génériques
Les manuels d’anatomie illustrent depuis longtemps les détails de la majorité des parties du corps avec précision. Ils permettent aux chirurgiens de bien comprendre la structure anatomique tridimensionnelle et les relations spatiales entre les différents éléments. Par contre, ces illustrations sont insuffisantes lorsque vient le temps d’opérer un patient ou une patiente puisqu’elles sont génériques. On doit avoir recours à l’imagerie médicale (résonance magnétique, par exemple) pour montrer les particularités anatomiques du malade. Ces images sont loin d’être intuitives. Elles sont composées d’une série de tranches qui défilent sur un écran et dont le tout forme le volume d’une partie de l’organisme.
Et si, à la manière de Superman, on donnait aux chirurgiens le pouvoir de « voir » au travers de la peau des patients et patientes? C’est le défi auquel nous nous attaquons : transformer des images tridimensionnelles en images aussi parlantes que celles des manuels. Pour y arriver, nous nous inspirons de ce qui se fait dans l’édition médicale, mais aussi de principes de perception de la vision humaine. Notre objectif est de rendre ces images les plus compréhensibles possible du point de vue de la profondeur. Nous mettons aussi en pratique certains principes d’infographie pour produire des rendus en temps réel de ce type d’image.
Le rendu peut se rapprocher davantage de la réalité en intégrant des dispositifs de réalité mixte : soit le jumelage entre la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Ces dispositifs permettent d’intégrer des procédés sollicitant de façon plus efficace l’appareil visuel, comme la vision stéréo (deux prises de vue) et l’effet parallaxe (point de vue changeant selon la position de la tête).
Faciliter le travail des chirurgiens
À l’heure actuelle, certains outils existent pour aider les chirurgiens, mais ils ne sont pas très intuitifs. En effet, on peut suivre en temps réel l’endroit où se trouvent les instruments chirurgicaux en relation avec l’anatomie de la personne opérée et l’afficher sur un écran d’ordinateur. Le chirurgien doit regarder en alternance la personne et l’écran et y aller point par point afin d’essayer de se faire une image mentale tridimensionnelle des structures sur lesquelles il opère.
En superposant des images du rendu tridimensionnel à celles du champ opératoire, on se sert de la réalité virtuelle pour donner de super pouvoirs aux chirurgiens. Certaines opérations durent plusieurs heures sans pouvoir être interrompues : tout outil pouvant réduire la durée et la difficulté de ces interventions ne peut qu’être bénéfique. La réalité mixte peut aussi servir à préparer les chirurgies compliquées.
Nous mesurons la charge cognitive afin d’évaluer l’aide réellement apportée pas nos outils. Notre objectif est de présenter au cerveau des images qu’il peut interpréter naturellement afin de préserver l’énergie du chirurgien tout au long des opérations.
