Dans les montagnes du parc national Kluane, au Yukon, les glaciers fondent à une vitesse alarmante. Cette transformation rapide du paysage alpin soulève des questions cruciales sur les ressources en eau de la région. Le professeur Michel Baraer, de l’École de technologie supérieure de Montréal, cherche les réponses.
Depuis plusieurs années, Michel Baraer se consacre à l’étude du lien entre la fonte des glaciers et l’hydrologie des régions nordiques. Ses travaux l’ont conduit à diriger plusieurs expéditions scientifiques dans le massif du Parc national Kluane, où plus de 80 % du territoire est recouvert de glace. Les glaciers agissant comme des réservoirs naturels, leur fonte modifie profondément le débit des rivières, avec des conséquences sur les écosystèmes et les usages humains de l’eau.
Mais prévoir les transformations qui restent à venir s’avère complexe. En effet, les processus hydrologiques qui se déroulent dans ces environnements sont encore mal connus, et les modèles classiques ne sont pas adaptés à la réalité subarctique. Dans ce contexte, l'équipe de Michel Baraer s’efforce d'utiliser des technologies innovantes afin de faire progresser les connaissances de ce milieu.
« Le retrait marqué des glaciers n’est pas un phénomène nouveau. On en parle depuis plus de 30 ans », rappelle Michel Baraer. Cependant, la rapidité à laquelle la glace disparaît des montagnes s’est considérablement accrue au cours de la dernière décennie, ce qui préoccupe grandement la communauté scientifique. Malgré les preuves, cette question demeure absente du débat public, déplore le professeur Baraer.
Or, les conséquences de cette fonte sont nombreuses, allant de la modification des paysages à celle des écosystèmes, en passant par celles touchant les communautés autochtones, les réserves en eau et la sécurité hydrique à long terme.
Un balado pour comprendre la zone arctique
Ces questions sont examinées dans le balado intitulé « Zone arctique : les glaciers du massif Kluane sous pression », qui donne la parole à Michel Baraer et à Katharina Walsh, coordonnatrice de l’interprétation au parc national Kluane. Mme Walsh s’attarde sur les campagnes de sensibilisation sur le terrain, conçues pour éclairer le public sur l’importance des glaciers et les épreuves liées à leur préservation. Elle aborde aussi les difficultés budgétaires entravant la recherche et la surveillance environnementale.
