Rachel Bouserhal et Julien Clément ont chacun obtenu une subvention de 100 000 $ du Fonds des leaders John R. Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Ce programme soutient les chercheurs et chercheuses de premier plan qui excellent dans leur domaine, qui mènent des recherches originales et qui sont compétitifs sur la scène internationale.
Rachel Bouserhal : l’intelligence artificielle au service de la détection précoce des maladies neurodégénératives
Professeure-chercheuse au Département de génie électrique, Rachel Bouserhal s’appuie sur les progrès de l’intelligence artificielle (IA) pour concevoir des outils qui identifient de manière autonome et non invasive la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer.
Les premiers signes de ces affections peuvent apparaître plusieurs décennies avant l’apparition des symptômes visibles. Il est donc crucial d’intervenir à ce stade précoce pour ralentir le déclin cognitif et moteur. Cependant, ces signes diffèrent d’une personne à l’autre, ce qui rend les diagnostics individuels complexes.
La professeure Bouserhal s’intéresse aux dispositifs intra-auriculaires intelligents, communément appelés « hearables » en anglais. Ces appareils sont très répandus dans la population et ont la capacité de collecter simultanément plusieurs signaux liés à la santé et à l’environnement. Grâce à cette fonctionnalité, ils deviennent des instruments parfaits pour créer des profils personnalisés et détecter des modifications subtiles dans le temps.
Ce financement permettra de développer des outils d’IA innovants pour la détection précoce, précise et personnalisée de ces maladies à partir des appareils auditifs. Ces recherches pourraient révolutionner le système de santé canadien, particulièrement dans un contexte de vieillissement de la population où les méthodes de dépistage rapide deviennent de plus en plus essentielles.
Ce projet cherche à améliorer la qualité de vie, à réduire les coûts de santé et à encourager une approche préventive dans la gestion des maladies neurodégénératives grâce à un diagnostic précoce.
Julien Clément : modéliser la biomécanique pour optimiser la performance des patineurs de vitesse
Julien Clément, professeur-chercheur au Département de génie des systèmes, consacre ses travaux à la biomécanique du patinage de vitesse sur courte piste, un sport spectaculaire où les athlètes peuvent atteindre plus de 50 km/h. Malgré sa popularité internationale, ce sport reste encore méconnu sur le plan scientifique : peu d’instruments permettent d’analyser avec précision les mouvements des patineurs directement sur la glace.
Le professeur Clément s’est donné pour mission de combler cette lacune. Son équipe développe de nouveaux outils de mesure portables capables d’analyser la performance des athlètes en temps réel. Ces données permettront de mieux comprendre leur technique, de prévenir les blessures et d’optimiser la conception des équipements de glisse et de protection.
Grâce à cette récente subvention, le chercheur prévoit maintenant installer un système de positionnement local (LPS), un dispositif couramment utilisé dans les sports professionnels comme le basketball et le hockey sur glace, à l’aréna Maurice Richard où s’entraîne l’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste,. Il s'agira d'une première mondiale pour ce sport. Ce dispositif révolutionnaire permettra de suivre avec une précision inégalée les déplacements et la vitesse instantanée des patineurs en pleine action.
« Ce système nous offrira une vision entièrement nouvelle de la performance sur glace, explique Julien Clément. Les entraîneurs et les athlètes disposeront de mesures concrètes pour ajuster la technique, améliorer la propulsion et les dépassements, et réduire les risques de blessure. »
Ces avancées pourraient bénéficier à d’autres disciplines sportives pour lesquelles la vitesse et la précision sont essentielles, comme le ski alpin ou le cyclisme sur piste.