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Événements à venir
Du 15 sept. 2025 à 09:30 au 16 sept. 2025 à 16:30
Recherche et innovation Les technologies pour la santé Les systèmes intelligents et autonomes

Changer ses habitudes grâce à l’intelligence artificielle

Une jeune femme savoure un fruit tout en réfléchissant, entourée de légumes frais et de jus de fruits dans une cuisine lumineuse.

Les maladies comme le cancer, les maladies du cœur, le diabète ou encore l’obésité ne sont pas contagieuses, mais elles causent près de 70 % des décès dans le monde — et jusqu’à 88 % au Canada. Ce chiffre reste élevé, même pendant une pandémie. Ce paradoxe s’explique par le fait que ces maladies sont souvent causées par de mauvaises habitudes de vie : rester assis trop longtemps, mal manger, fumer…


Même si une grande majorité de Canadiens savent qu’il faut bouger plus, manger mieux et arrêter de fumer, beaucoup ont du mal à passer à l’action. Il y a souvent un écart entre ce qu’on sait et ce qu’on fait réellement. C’est ce qu’on appelle l’ambivalence : cette petite voix intérieure qui nous dit à la fois « je veux changer » et « ce n’est pas le bon moment ».


Quand la motivation devient un obstacle


Prenons un exemple : « Je sais que je devrais faire plus d’exercice, mais je n’ai jamais le temps. » Ce genre de réflexion est très courant, et il montre bien à quel point il est difficile de changer ses habitudes, même quand on est motivé. Certaines approches en psychologie, comme la communication motivationnelle, visent justement à aider les gens à dépasser cette ambivalence. Ces méthodes ont fait leurs preuves, mais elles nécessitent souvent un accompagnement en personne, ce qui limite leur accessibilité.


C’est là qu’intervient la technologie.


Une application pour mieux se comprendre


Le professeur Simon Bacon, de l’Université Concordia, a lancé une application appelée ACCELERATION. Son objectif : aider les gens à adopter de meilleures habitudes de vie — sans qu’ils aient besoin de voir un professionnel de la santé en personne. L’application utilise les principes de la communication motivationnelle pour motiver l’utilisateur et l’aider à surmonter ses blocages.


Mais tout le monde ne réagit pas de la même façon à ces outils. Pour rendre l’application plus efficace, un expert en intelligence artificielle, le professeur Éric Granger de l’ÉTS, a rejoint le projet. Son rôle : utiliser l’IA pour mieux comprendre les émotions des utilisateurs, en particulier leur ambivalence, leur démotivation ou leur détresse.

Eric granger, Professeur à l'ÉTS
Éric Granger, professeur au Département de génie des systèmes à l’ÉTS

Lire entre les lignes… et les expressions


Aujourd’hui, grâce aux avancées en intelligence artificielle, il est possible de créer des systèmes capables de détecter ce que ressent une personne à partir de sa voix, de son visage ou même de sa posture. Par exemple, si un utilisateur hausse les épaules, a l’air hésitant ou répond de manière découragée à un avatar, l’application pourra adapter son approche en temps réel pour l’encourager autrement.


C’est un peu comme si l’IA jouait le rôle d’un conseiller, capable de sentir quand quelque chose ne va pas — et de réagir.


Les défis d’un tel projet


Créer une telle technologie n’est pas simple. D’abord, il n’existe pas encore de bases de données contenant des exemples d’ambivalence (contrairement à des émotions plus évidentes comme la joie ou la colère). Il faut donc créer ces données de toutes pièces, ce qui demande beaucoup de temps et de ressources.


Ensuite, il faut combiner différentes sources d’information (la voix, les expressions du visage, la posture) pour bien comprendre ce que ressent l’utilisateur. L’IA doit aussi tenir compte des différences entre les individus : on n’exprime pas tous nos émotions de la même façon selon notre âge, notre culture ou notre personnalité. Et bien sûr, il faut que tout cela fonctionne peu importe si la personne utilise un téléphone, une tablette ou un ordinateur, dans un endroit calme ou bruyant.


Une technologie prometteuse


L’objectif de ce projet est simple : rendre les outils de santé numérique plus humains, plus sensibles, et surtout plus efficaces. Mieux comprendre ce que ressent un utilisateur, c’est mieux l’accompagner dans ses efforts pour changer. Et cette technologie ne servira pas uniquement à changer les habitudes de vie : elle pourra aussi être utilisée pour améliorer l’adhésion à un traitement, ou encore aider à respecter des consignes sanitaires.


En bref, cette alliance entre intelligence artificielle et psychologie pourrait non seulement améliorer la qualité de vie de nombreuses personnes, mais aussi alléger la pression sur notre système de santé. Et les étudiants qui participent à ce projet seront à l’avant-garde d’un domaine en pleine croissance.