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Elmira Moosavi, professeure au Département de génie mécanique

Une spécialiste de la thermodynamique axée sur la réduction de la pollution dans l’industrie métallurgique

10 novembre 2021

Elmira Moosavi est une ingénieure qui nourrit de grandes ambitions. Autrice et coautrice d’une quarantaine de publications scientifiques, elle a dirigé de nombreux projets de recherche qui ont tous pour but de recycler les résidus industriels et réduire les émissions que produit le secteur métallurgique. 

Et, pour amener cette industrie à adopter les principes de l’économie circulaire et de l'économie à faible émission de carbone, la nouvelle professeure au Département de génie mécanique de l’ÉTS compte attirer plus d’étudiants vers ce domaine afin d'en faire des experts qui travailleront tant du côté de la recherche que de l'entreprise.

La professeure cumule plus de 10 ans d’expertise en recherche fondamentale et appliquée en matière de thermodynamique, dont les résultats ont grandement fait avancer les connaissances des interactions solide-liquide-gaz des matériaux et de leurs procédés de fabrication.

La bosse des matériaux

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Elmira Moosavi a toujours aimé les mathématiques et résoudre des problèmes. « Je n’ai jamais aimé apprendre par cœur, je préfère les concepts logiques qui peuvent être appliqués concrètement », glisse-t-elle.

Cette passion pour la logique s’est transposée au domaine des matériaux. « Tout ce qui nous entoure est fait de matériaux et je voulais apprendre les processus qui mènent à leur fabrication », ajoute-t-elle.

Après avoir obtenu en 2007 son baccalauréat en génie des matériaux et de la métallurgie à l’Université de Téhéran, en Iran, Elmira Moosavi décide de poursuivre ses études à l’Université McGill. Deux ans plus tard, elle obtient une maîtrise en science et génie des matériaux.

« Mon projet de maîtrise portait sur différents aspects technologiques de l'assemblage par coulée de pièces ferreuses à un alliage d'aluminium pour des applications dans le secteur des transports, soutenu par Ressources naturelles Canada », explique-t-elle.

Après un bref retour en Iran où elle a travaillé au sein d’un institut de recherche en technologie énergétique, elle revient à McGill pour effectuer son doctorat, tout en assumant des charges de cours.

L’objet de sa thèse consistait à développer une base de données thermodynamiques pour un système oxysulfure multicomposant ayant une large gamme d'applications (sidérurgie, verrerie, réfractaire, recyclage, émissions, ciment, géologie). Les résultats de la recherche ont été intégrés dans le logiciel thermochimique FactSage, qui est mis à la disposition de milliers d'utilisateurs dans les milieux universitaires et industriels.

La qualité de sa recherche lui a valu d’obtenir le prix de la médaille de bronze, le jour même de sa graduation en 2015, pour ls contribution exceptionnelle à l’avancement des connaissances en ce domaine.

Une professeure engagée 

Après avoir effectué deux programmes postdoctoraux – le premier à l'Université McGill en 2015 et le second à l'Université norvégienne des sciences et technologies, l’année suivante – Elmira Moosavi atterrit aux Pays-Bas en 2017 pour agir à titre de chercheuse principale au sein de l’entreprise Tata Steel Europe. Elle s’implique alors dans différents projets de recherche orientés vers des opérations durables, en plus de superviser des étudiants des cycles supérieurs au sein de l’entreprise.

Puis en août 2019, elle rejoint Aurubis AG, en Allemagne, un leader mondial du recyclage du cuivre, des métaux précieux et autres métaux non ferreux, et le plus grand producteur de cuivre en Europe. Elle y joue un rôle de premier plan dans de multiples projets d'optimisation, de développement et d'exploration tels que le recyclage de métaux précieux, de métaux du groupe du platine et d'autres métaux rares provenant de sous-produits et de déchets de l'industrie métallurgique.

Forte de ces expériences et possédant une expertise unique, la nouvelle professeure de l’ÉTS entend aider l’industrie métallurgique à recycler au maximum et à réduire au minimum les émissions de poussières industrielles, de façon à diminuer radicalement son impact sur l’homme et l’environnement. 

« Nos sociétés produisent et consomment énormément de produits, mais notre capacité à recycler et à revitaliser nos ressources est encore trop restreinte : il faut tendre vers les principes de l’économie circulaire qui revalorisent toutes les ressources que nous considérons à tort comme des déchets », insiste Elmira Moosavi.

Elle a d’ailleurs joint la parole aux actes, en 2019, en s’impliquant bénévolement au sein du comité exécutif de la Société de la métallurgie et des matériaux (MetSoc), l’une des quatre sociétés qui composent l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole. La mission de la MetSoc est de servir les personnes impliquées dans la recherche, le développement et l’application des sciences et des technologies pour l’extraction, la fabrication, l’utilisation et le recyclage de métaux et matériaux dans le respect de l’environnement.

À titre de professeure, elle entend établir des projets collaboratifs de recherche fondamentale de pointe et de recherche appliquée en tenant compte des contextes du réchauffement climatique et de l'économie circulaire, y compris le recyclage des sous-produits industriels et des matériaux en fin de cycle de vie et le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables.

Chantal Crevier

Service des communications et du recrutement étudiant

514 396-8800, poste 7893

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