3 May 2024
Lorsqu’il a débuté ses études en ingénierie à l’ÉTS, Emmanuel Glen avait deux objectifs bien précis en tête : acquérir toutes les connaissances nécessaires pour développer et commercialiser une gamme de chargeurs sans fil et créer l’équipe qui allait être essentielle à la réalisation de ce rêve qu’il caressait depuis plusieurs années déjà.
Emmanuel avait 16 ans lorsqu’il a entendu parler du concept d’électricité à distance pour la première fois. Rapidement, il est devenu passionné par cette technologie que plusieurs contredisaient pourtant à l’époque. « Ça m’a frappé, se souvient-il. J’ai été obsédé par cette technologie. Je voulais la comprendre. »
Des heures de lecture et de recherche plus tard, il en vient à la conclusion que le principe de l’électricité à distance n’a rien d’utopique. C’est alors que l’idée de créer des chargeurs sans fil se met à germer et que le choix de l’ÉTS s’impose pour la poursuite de ses études.
« J’avais compris toute la physique derrière la technologie, mais je ne savais pas encore comment la réaliser à 100 %. Et j’avais besoin d’autres personnes pour m’aider à le faire. Le côté technique, c’est une chose, mais la gestion des opérations et de la logistique ou le côté business, ce sont d’autres aspects dont tu as besoin dans une compagnie. Je voulais une équipe complète pour couvrir tous les aspects nécessaires pour créer une compagnie hardware », explique celui qui a complété son baccalauréat en génie de la production automatisée en 2018.
Maintenant président et directeur général de la startup AWL-E, Emmanuel peut se vanter d’avoir bien rempli sa mission. À l’ÉTS, il a bel et bien acquis toutes les connaissances pratiques dont il avait besoin pour concrétiser son idée. Il en a même fait son projet de fin d’études.
Emmanuel Glen, entouré d'une partie de l'équipe de AWL-E.
Il y a aussi accumulé tout le bagage nécessaire pour lancer sa startup. Après avoir suivi le cours ENT202 – Introduction à l’entrepreneurship, qui offre une vue 360 de toutes les notions à connaître avant de démarrer une entreprise, son projet a en effet profité de l’accompagnement du Centech, l’accélérateur d’entreprises affilié à l’ÉTS.
C’est également à l’École qu’il a fait la rencontre de ceux et celles avec qu’il allait fonder AWL-E. Des cinq fondateurs, quatre ont en effet étudié à l’ÉTS. Diplômé en génie des opérations et de la logistique, Francis Beauchamp-Verdon fait partie de ces personnes qui ont accepté de se lancer dans l’aventure
« J’avais le sentiment que j’avais une opportunité devant moi qui était trop rare pour ne pas la saisir », se souvient celui qui occupe maintenant le rôle de directeur des opérations au sein de la startup.
Un impact dans la vie des gens
AWL-E, c’est aujourd’hui 13 employés et employées à temps plein et huit stagiaires. La majorité arrive de l’ÉTS. Pourquoi? L’expérience pratique, répondent les deux dirigeants, qui apprécient particulièrement embaucher des étudiantes et étudiants issus des clubs étudiants.
« Quand tu travailles pour une startup, tu réalises le projet de A à Z. Il n’y a pas un ingénieur qui fait la conception et un technicien qui fait l’assemblage. Tu dois avoir toutes ces connaissances. Un club, c’est comme une mini startup », fait valoir Francis Beauchamp-Verdon.
La station agile pensée par l'équipe de AWL-E est un petit tapis sur lequel le fauteuil se recharge automatiquement.
AWL-E, c’est aussi quatre familles de brevet, un produit en processus de certification et de manufacture pour lequel l’entreprise accumule déjà les commandes et un premier client officiel, un groupe de résidences pour personnes âgées situées à Montréal.
« On a décidé d’aller là où notre chargeur aurait le plus grand impact sur la vie des gens, c’est-à-dire les utilisateurs de fauteuils roulants motorisés, qui sont dépendants de leur famille et de leurs proches aidants pour gérer la recherche de leur fauteuil, explique Francis. On vient vraiment leur donner de l’autonomie et faire une différence dans leur vie. »
C’est que 50 % des utilisateurs et utilisatrices de fauteuils roulants motorisés n’ont pas la mobilité nécessaire pour brancher la recharge filaire de leur appareil. Or, le problème est réglé grâce à la station agile, un petit tapis sur lequel on stationne le fauteuil et qui recharge automatiquement l’appareil pendant que la personne mange ou regarde la télé, par exemple.
L’équipe de Awl-E n’entend par ailleurs pas s’arrêter là et a déjà de nombreuses idées pour décliner cette même technologie, que l’on parle de chargeurs pour vélos et trottinettes électriques ou encore de recharges autonomes destinées à l’industrie 5.0. « C’est une technologie extrêmement versatile », se réjouissent Emmanuel et Francis.
