10 avril 2024
En novembre 2023, l’École de technologie supérieure (ÉTS) lançait officiellement la 1re édition de son programme de résidence artistique alliant technologie, science et arts. Une initiave visant à favoriser les maillages et susciter des collaborations inédites entre la communauté artistique et la communauté de recherche de l’ÉTS. L’artiste Simon Laroche et le duo d’artistes Elisabeth Picard et Ghislain Brodeur ont été sélectionnés pour prendre part à ce projet inédit. En collaborant avec les professeurs-chercheurs David Labbé et Bora Ung, les artistes bénéficieront d’une expertise technique et scientifique unique pour enrichir leurs projets artistiques.
Ainsi, d’avril à décembre 2024, les artistes seront accueillis sur le campus de l’École et auront l’opportunité d’enrichir leur démarche en explorant de nouvelles possibilités techniques, en développant leurs compétences et en favorisant les échanges transdisciplinaires. Rendu possible dans le cadre du Programme d’intégration des arts et de la culture (PIAC) de l’ÉTS, le programme de résidence artistique octroie un cachet de 15 000 $ et des frais de production pouvant aller jusqu’à 5000 $ à chacun des récipiendaires.
Consultez le communiqué pour plus d’information concernant le programme de résidence artistique.
Ce projet s’inscrit dans la volonté de l’ÉTS de travailler à créer des ponts avec les industries créatives afin de stimuler la recherche et développer de nouvelles formes de collaboration. Cette opportunité permettra aux chercheurs de s’exposer à des problématiques nouvelles et de repousser les limites de leurs recherches créatives, en plus de concrétiser et de mettre en pratique leurs expertises.
Les artistes sélectionnés pour cette première édition ont été choisis à l’issue d’un Appel à propositions ouvert à toutes les disciplines artistiques. Le jury composé de Robert Lepage, metteur en scène et directeur artistique pour Ex Machina et Le Diamant, Véronique Paradis, directrice de l’innovation et de la formation à la SAT, Sylvie Lacerte, historienne de l’art et commissaire indépendante, Sophie Montreuil, directrice générale de l’ACFAS, Cédrick Pautel, secrétaire général et directeur exécutif de l'engagement organisationnel de l’ÉTS, Ghyslain Gagnon, doyen de la recherche de l’ÉTS et Vicky Gagnon-Mountzouris, directrice du Service de la bibliothèque de l’ÉTS, eu pour tâche d’étudier les 47 dossiers de candidatures reçus et de déterminer les récipiendaires de l’édition 2024.
Les artistes récipiendaires
Elisabeth Picard et Ghislain Brodeur
Elisabeth Picard et Ghislain Brodeur. Crédit photo : Ghislain Brodeur
C’est dans un désir d’innover et de poursuivre leurs recherches en sculpture cinétique et numérique que le duo d’artistes, composé d’Elisabeth Picard et de Ghislain Brodeur, entrevoit son passage à l’ÉTS. Pour ce faire, le duo bénéficiera du soutien et de l’expertise du chercheur Bora Ung, professeur au département de génie électrique, spécialiste dans le design de fibres et de capteurs optiques utilisés, entre autres, pour la communication et dans les domaines de la santé et de l’environnement. Le professeur Ung est titulaire de la Chaire de recherche en génie Marcelle-Gauvreau sur les dispositifs photoniques multimatériels et multifonctionnels.
« C’est avec grand enthousiasme que nous entamons notre participation à cette première résidence à l’ÉTS, afin de collaborer avec M. Bora Ung. Nous sommes privilégiés d’avoir accès à un tel soutien permettant de développer encore plus notre expertise en arts visuels et installations numériques par le biais de l’utilisation de la fibre optique. C’est aussi pour nous deux une importante reconnaissance résultant de notre passion pour l’ingéniosité et l’innovation qui stimulent notre création. »
- Duo d’artistes Elisabeth Picard et Ghislain Brodeur
Située à la confluence des arts visuels et des métiers d’art, la pratique d’Elisabeth Picard est bonifiée d’une approche résolument innovante. En utilisant des matériaux ordinaires et des techniques de travail textile, elle conçoit des assemblages structurels d’une grande variété. Ses œuvres réfèrent à l’architecture des éléments de la nature ainsi qu’aux sublimes phénomènes physiques qu’elle engendre. Après avoir travaillé plusieurs années en liant sculpture, assemblage, teinture, lumière et moteur pas à pas, elle aimerait à présent explorer le potentiel de la fibre optique. Elle désire la colorer, la désarticuler et l’entrelacer afin d’en sublimer tant l’essence que l’apparence.
Aurores, 2023. Œuvre réalisée grâce au soutien du CALQ. Crédit photo : Ghislain Brodeur.
Lors de la résidence, Elisabeth travaillera étroitement avec Ghislain Brodeur, collaborateur de longue date. Autodidacte, Ghislain a développé de multiples expertises, tant en menuiserie, en mécanique, qu’en électronique. Sa capacité à résoudre des problématiques techniques et son habileté à utiliser des outils numériquement contrôlés font de lui un allié essentiel à la pratique artistique d’Elisabeth. Depuis 2014, Ghislain assure la conception, la réalisation et l’installation d’œuvre d’art en tant que technicien pour de nombreux artistes en arts visuels. La résidence à l’ÉTS sera pour lui l’occasion de parfaire ses connaissances autour de la fibre optique tout en laissant libre cours à ses inspirations artistiques.
« Je suis bien heureux de collaborer avec Elisabeth et Ghislain. La résidence permettra d’explorer de nouvelles applications des guides d’ondes et fibres optiques développés au labo et d’enrichir les discussions et idées en recherche. »
- Bora Ung, professeur au département de génie électrique de l’ÉTS et titulaire de la Chaire de recherche en génie Marcelle-Gauvreau sur les dispositifs photoniques multimatériels et multifonctionnels.
Simon Laroche
Simon Laroche. Crédit photo : Emem Etti
Simon Laroche explore les frontières entre l’art, la technologie et la performance, interrogeant l’hybridation des systèmes artificiels, biologiques et sociaux. Son travail critique et expérimental remet en question l’impact de la technologie sur la construction des réalités sociales et psychologiques. À l’ÉTS, il poursuivra cette exploration à travers une œuvre performative en robotique, avec la collaboration du chercheur David Labbé, spécialiste en génie logiciel et technologies de l’information, dont les recherches s’articulent autour de la capture du mouvement, de la réalité virtuelle et de la biomécanique sportive.
« Je suis vraiment enthousiaste à l’idée de pouvoir collaborer avec David Labbé et son équipe de recherche. Avoir la possibilité de travailler sur un nouveau projet, à l’ÉTS, est une très belle opportunité d’avoir accès à de nouveaux équipements, des savoirs de pointe et une nouvelle communauté pour avancer dans mes recherches artistiques. »
- Simon Laroche, artiste
Depuis 2003, Simon Laroche produit, tant par lui-même que de manière collaborative, des œuvres transdisciplinaires, robotiques, électroniques, vidéo, audio et performatives qui jouent autant avec la programmation informatique et les matériaux techniques qu’avec les codes sociaux. Il a développé une approche critique et expérimentale de l’hybridation des systèmes artificiels, biologiques et sociaux qui remet en question l’impact qu’a la technologie sur la construction des réalités sociales et psychologiques.
Orchestrer la perte / Perpetual Demotion : Crédit photo : Gridspace
À l’ÉTS, il compte approfondir son travail d’exploration et d’analyse du mouvement de sujets humains à travers une œuvre performative portée par des principes en robotique. Pour ce projet, Simon travaillera avec la chorégraphe et physiothérapeute Liliane Moussa, collaboratrice de longue date. Celle-ci a une pratique multidisciplinaire basée sur l’hybridation de la danse et du sport qui engage les corps dans des performances où la dépense énergétique, les rapports de force et l’efficacité du mouvement sont étudiés et remis en question.
« Je suis très enthousiaste à l’idée de collaborer avec Simon. Sa résidence permettra d’élargir notre champ d’application et d’enrichir nos travaux actuels avec de nouvelles perspectives. J’attends avec impatience les découvertes créatives qui émergeront de cette collaboration. »
- David Labbé, professeur et chercheur au département de génie logiciel et des technologies de l’information à l’ÉTS
Renseignements :
