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De l'optimisation des voies ferrées à l'électrification des transports

Diego Ramirez Cardona, professeur en génie de la construction

Naître en Colombie dans les années 1990, c’est grandir en se préparant à partir. Diego Ramirez-Cardona, professeur au Département de génie de la construction, a eu la chance de se munir d’un bon bagage scolaire et d’apprendre plusieurs langues, dont le français, pour pouvoir choisir son pays de destination le cas échéant.

Durant ses études en génie civil à l’Université EAFIT en Colombie, une entente avec l’École Nationale d’Ingénieurs de Saint-Étienne lui permet d’obtenir un double diplôme et d’effectuer son stage de fin d’études à Lyon en France. Diego devait y rester deux ans, mais ses professeurs l’encouragent à poursuivre sa maîtrise. C’est là qu’il rencontre les personnes déterminantes qui le mèneront à emprunter un chemin inusité.

« Je voulais être architecte parce que c’est un métier beaucoup plus visible, mais je me suis rendu compte que ce que j’aimais le mieux, c’était de savoir comment la structure va fonctionner plutôt que comment elle va être utilisée. »

diego ramirez-cardona
diego ramirez-cardona

Très tôt, Diego choisit l’ouvrage d’art plutôt que le monde des bâtiments. Comme la mobilité est au cœur de sa vie et que l’étude des sols le fascine depuis toujours, le jeune ingénieur se sent à sa place dans l’univers des infrastructures routières. Son stage de maîtrise lui ouvre les portes d’Eiffage Infrastructures à Lyon où il développe une nouvelle méthode d’essai de fatigue des matériaux de chaussées. Après l’obtention de sa maîtrise en 2013, Diego entreprend son doctorat à l’École Nationale des Travaux Publics de l’État à Lyon avec en tête un projet de recherche sur les enrobés bitumineux.

Quand le bitume mène au train

Malheureusement, son directeur de recherche n’obtient pas la subvention pour le projet sur lequel devait travailler Diego. En revanche, le professeur émérite Hervé Di  Benedetto reçoit une bourse pour un projet de recherche dans le domaine ferroviaire, mais n’a pas d’étudiant. Qu’à cela ne tienne, Diego accepte de modifier son sujet de thèse.

Pourquoi ne pas se servir de ce qu’il a appris sur la route pour le transférer aux voies ferrées? « On construit des voies ferrées comme on les construit parce qu’elles sont construites comme ça depuis 100 ans. On ne sait pas pourquoi ça fonctionne », explique Diego Ramirez. Comment alors optimiser une façon de faire dont on ne comprend pas le fonctionnement? Ce sera pourtant le sujet de sa thèse financée par la Société nationale des chemins de fer française qui aura des retombées majeures dans l’industrie ferroviaire.

Se servir du sol pour faire bouger les choses

« Je ne connaissais rien aux trains, mais je connaissais les matériaux routiers. » En laboratoire, Diego teste l’effet d’un train qui roule sur une sous-couche d’enrobé bitumineux avec ses quarante roues, ses tonnes de matériel et sa vitesse fulgurante. Les résultats étonnent : cette nouvelle solution a une durée de vie hyper longue par rapport aux techniques conventionnelles.

« Dans une voie ferrée, l’enrobé en couche d’assise n’est pas exposé aux éléments comme dans une route. Surtout, le poids du train ne s’appuie pas sur les matériaux routiers, qui sont protégés par le ballast et les traverses », explique Diego, qui a participé depuis à l’actualisation du guide technique de la construction des chemins de fer français.

La thèse de Diego Ramirez Cardona a porté fruit. Il en est fier. En 2016, la ligne à grande vitesse Bretagne – Pays de la Loire a été réalisée avec une sous-couche en grave-bitume sur plus de la moitié du linéaire, donc sur 105 kilomètres. «  Ça fait six ans qu’on suit son évolution. Les gens de la maintenance constatent que la section avec bitumineux nécessite moins de travaux que la partie où il n’y en a pas. »

En 2018, Diego accepte le poste de chef de projet innovation et recherche chez Eiffage Infrastructures et met le pied directement dans le futur, cette fois dans un projet qui modifiera la façon d’éclairer les voies publiques.

Luciole® et le train lumineux

Le projet Luciole®  s’intègre parfaitement aux bonnes pratiques environnementales. Éclairer au besoin, économiser et réduire la pollution lumineuse. « En collaboration avec des partenaires industriels spécialisés dans l’éclairage, on a développé des luminaires dotés de capteurs de présence », raconte Diego. En fonction de la vitesse de déplacement des piétons, cyclistes ou automobilistes, les candélabres intelligents créent un train de lumière qui accompagne l’usager tout au long de son parcours.

Diego conçoit les routes comme faisant partie d’un ensemble environnemental, et non uniquement une façon de se rendre du point A au point B.

Montréal, nouvelle vie, Diego sera enseignant!

Peu à peu, l’idée de se rapprocher de sa famille s’impose. L’Europe, c’est bien loin de la Colombie. Diego apprend que l’ÉTS est en période de recrutement. Il envisageait de devenir professeur un jour, alors pourquoi pas maintenant? Il postule et obtient le poste convoité. « Pour moi, c’était royal! »

En 2021, il s’installe dans sa nouvelle ville d’adoption avec, bien sûr, un autre projet dans ses cartons qu’il a hâte de partager avec ses étudiants et étudiantes. « Si chaque professeur transmet à un étudiant sa passion pour sa matière, ça fera beaucoup d’ingénieurs passionnés par leur métier. »

L’avenir se branche sur la route

Dans un avenir pas si lointain, Diego entrevoit un réseau de routes branchées sur la ressource naturelle du Québec, son électricité. Les voitures électriques se rechargeront en roulant grâce aux capteurs inductifs intégrés à la chaussée. « Nous serons prêts pour 2035, l'année butoir de la vente des voitures à essence », conclut Diego.

Service des communications et du recrutement étudiant
Chantal Crevier
615 396-8800, poste 7893