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Diagnostiquer des maladies grâce à la déglution

Rachel Bouserhal, professeure au Département de génie électrique

Détecter le Parkinson ou l’Alzheimer des années avant le diagnostic grâce à la façon de déglutir ou de respirer captée par un micro interne : science-fiction? Pas pour Rachel Bouserhal. « En insérant un microphone à l’intérieur d’une oreille occluse, on a accès à plein de signaux générés par le système humain. »

La santé dans l’oreille

L’écoute des différents sons physiologiques, qu’on appelle biosignaux, peut contribuer à la détection de pathologies qui, autrement, passeraient inaperçues.

rachel bouserhal
rachel bouserhal

Certes, on connaît les symptômes des maladies de Parkinson ou de l’Alzheimer, mais maintenant on peut les entendre. « Les phases de déglutition associée à la respiration de quelqu’un qui va développer le Parkinson commencent à changer assez tôt. Mais qui va le remarquer? » demande Rachel.

La chercheuse est convaincue que les prochaines générations porteront des dispositifs intra-auriculaires la majorité du temps. Ce sera aussi commun que les lunettes aujourd’hui. Par conséquent, on aura facilement accès à des données sur l’état de santé des porteurs grâce à la surveillance de leurs biosignaux.

Rachel Bouserhal est passionnée par ce domaine à peine défriché. Pourtant rien ne laissait présager que la santé deviendrait son terrain de recherche, si ce n’est un moment d’hésitation durant son adolescence, alors qu’elle songeait à s’inscrire en psychologie médico-légale.

Enfant, Rachel veut enseigner. Les mathématiques. Elle est à l’aise dans les concepts, dans l’abstrait. Puis au secondaire, détour majeur du destin.

Quitter le Liban, atterrir au Michigan et s’installer à Montréal

Rachel quitte le Liban avec sa famille pour s’établir aux États-Unis. Nouvelle langue, nouveau pays, nouveau tout. Attirée par la musique, elle se joint à un groupe d’étudiants de la Michigan State University qui construisent des amplificateurs et autres appareils acoustiques. C’est là qu’elle découvre sa passion pour le génie électrique.

Après avoir obtenu son baccalauréat en 2009 et sa maîtrise deux ans plus tard en génie électrique à la Michigan State University, Rachel apprend que l’École de technologie supérieure de Montréal recherche une doctorante spécialisée dans le traitement de signal. Elle rencontre le professeur Jérémie Voix, qui deviendra son directeur de recherche et son mentor.

« J’ai tout de suite aimé le sujet sur lequel je travaillais, la communication dans le bruit ». Dans le cadre de son doctorat à l’ÉTS, Rachel met au point un filtre adaptatif qui débruite le signal vocal et améliore la communication entre les personnes portant des protections auditives. Cette avancée propulse la jeune chercheuse à l’avant-scène.

Le prix d’une invention

En 2018, Rachel Bouserhal remporte le Prix Mitacs et CNRC-PARI pour la création d’un algorithme capable d’atténuer le bruit résiduel capté à l’intérieur du canal auditif. Sa recherche est commercialisée par EERS Global Technologies de Montréal, un fabricant de protecteurs auditifs.

Travailler dans le bruit, mais garder son ouïe

Rachel est convaincue qu’il faut pousser plus loin la recherche. Augmenter la qualité sonore ne suffit pas. Elle donne l’exemple d’un collègue qui enseigne la menuiserie : « Quand il porte les bouchons dans ses oreilles, il n’entend pas ses élèves, alors il retire ses protecteurs. Puis comme ses mains sont sales, il ne remet pas ses bouchons et s’expose au bruit inutilement. » Ces dispositifs de protection ne sont efficaces que si on les porte. Dès qu’on pourra offrir aux gens une solution qui procure à la fois une protection auditive et une bonne communication, la surdité professionnelle disparaîtra. Et cette solution est pour bientôt, selon Rachel Bouserhal.

L’IA au service de la santé

L’intelligence artificielle existe déjà depuis longtemps. Ce qui représenterait une véritable percée, selon la professeure Boursehal, c’est la personnalisation que la technologie intra-auriculaire peut offrir. « En recueillant des données à long terme sur la santé des gens, on pourra détecter les maladies plus rapidement. Mais c’est en créant des algorithmes en fonction de la personne, et non basés sur la population en général que la technologie fera un bond. »

La recherche et l’enseignement, l’une ne va pas sans l’autre!

Demeurer à la fine pointe dans son domaine et transmettre à ses élèves un champ de possibles, voilà ce qui anime Rachel. La recherche nourrit l’enseignement, et vice-versa. « Et même si une recherche n’aboutit pas à un résultat concret, cela fait aussi partie du processus, et je trouve très important d’apprendre à ces futurs ingénieures et ingénieurs comment gérer ce genre de situation. » Tout le monde en ressort grandi.

Le son, c’est toute sa vie!

La musique, le slam, le chant, les langues, le bruit ambiant, les sons physiologiques : Rachel Bouserhal entend le monde avant tout. Et son but, c’est de nous inciter à prêter l’oreille à notre santé tout en préservant notre ouïe.

Service des communications et du recrutement étudiant
Chantal Crevier
514 396-8800, poste 7893