Mettre l'optique photonique au service de la santé
Achetée sur Istockphoto.com. Droits d’auteur.
Se rapprocher de l’humain. C’est l’un des objectifs du professeur au Département de génie électrique Bora Ung, qui dirige depuis peu la Chaire de recherche en génie Marcelle-Gauvreau sur les dispositifs photoniques multimatériels et multifonctionnels. Ses travaux lui permettent de sortir des sentiers battus et de concevoir une nouvelle génération de capteurs et de fibres optiques utilisée en santé et en environnement.
Est-il possible de créer des capteurs optiques capables de mesurer la concentration de différents polluants dans l’air? Peut-on détecter la présence de composés pathogènes dans le corps grâce à la photonique? Comment les fibres optiques peuvent-elles aider à mieux comprendre l’effet d’une blessure à la moelle épinière? Voici quelques exemples des questions de recherche de Bora Ung et son équipe, dont les réponses pourraient avoir des répercussions sociales importantes.
Professeur depuis 2014 à l’ÉTS, Bora Ung explique que l’établissement a développé « une expertise dans la conception de fibres optiques spéciales et la mise en œuvre de dispositifs photoniques qui les utilisent ». Une avancée qui permettra d’augmenter la bande passante et la sécurité des réseaux de communication. Mais depuis trois ans, Bora Ung a décidé d’explorer d’autres domaines connexes à celui des télécommunications pour se diversifier et avoir plus d’impact sur la société, en travaillant sur de nouveaux capteurs optiques de composés biochimiques.
Au-delà du champ d’expertise, c’est toute la technologie qu’il faut aussi revoir pour la démocratiser auprès d’un large public. « On s’est aperçus assez rapidement que les instruments que nous utilisions ne sont pas toujours optimisés pour être en interaction avec le corps humain de façon quotidienne, explique-t-il. Dans le contexte d’un environnement de laboratoire, ça va. Mais si on veut développer des applications en santé personnalisée, par exemple, c’est soit trop cher, trop volumineux ou trop fragile. » Le professeur travaille donc sur de nouvelles plateformes optiques mieux adaptées à cette réalité et offertes à moindre coût.
Guide d’ondes
Science, art et multidisciplinarité
Bora Ung, professeur au Département de génie électrique de l’ÉTS
Le fait de travailler sur des projets aux limites de plusieurs champs d’expertise intéresse particulièrement le professeur, qui participe d’ailleurs au collectif INTRIGO.
Le travail de ce regroupement de chercheurs et chercheuses universitaires permet de combiner mécanique quantique, chaîne de blocs et… art! Pas étonnant que l’un des aspects qu’il apprécie le plus de la recherche soit les contacts « avec les étudiants, les stagiaires, les chercheurs postdoctoraux, mais aussi les collègues de différents milieux, d’autres départements ou universités ».
Cette association avec le domaine des arts prouve qu’il est possible en matière de recherche de faire éclater les vases clos – et de sortir des sentiers battus. Tout comme ses recherches en santé humaine. Le job parfait pour celui qui se définit comme un « curieux de nature » et qui a contribué à la publication d’une quarantaine d’articles scientifiques et de conférences, en plus de s’impliquer au sein de différents groupes de recherche
« Cela apporte toutefois des défis pour se comprendre. Par exemple, dans le domaine des arts, nous n’utilisons pas le même langage ni les mêmes termes. Mais c’est vraiment enrichissant, et ce, autant pour moi que pour les étudiants et les étudiantes. »
C’est d’ailleurs un bonheur – et un privilège – de suivre leur parcours, estime-t-il. Bora Ung leur conseille d’ailleurs de croire en eux, en elles, d’élaborer un plan de carrière et de « le suivre avec conviction ». Et de savoir bien s’entourer de collègues qui sauront stimuler leur réflexion et les aider à aller plus loin. « Aujourd’hui, les recherches se mènent de façon interdisciplinaire, multidisciplinaire. » Une formule qui permet d’en décupler les impacts!
