7 mars 2024
Romain Rampa, professeur adjoint au Département du génie des systèmes de l’ÉTS, se spécialise dans les méthodologies d’ingénierie créative ainsi que dans la gestion de l’innovation et son application, particulièrement au sein d’organisations.
Sa curiosité pour la nouveauté, ou plutôt pour les mécanismes qui entraînent des ruptures dans le fonctionnement du monde, est déclenchée par la crise financière de 2008. Le jeune Romain décide d’orienter ses études en gestion pour mieux comprendre les mutations sociales et économiques, et peut-être devenir un vecteur de cette transformation.
Parcours universitaire
Après avoir obtenu un double diplôme, soit une licence en économie appliquée de l’université Paris-Dauphine à Paris et un baccalauréat en administration de l’UQAM, il poursuit ses études au Québec. « Je suis tombé sous le charme à la fois de la ville et du modèle pédagogique de l’Université », confie Romain. Il termine sa maîtrise en affaires internationales, puis son doctorat en administration des affaires à HEC Montréal en 2020. Quelques mois plus tard, il reçoit une offre pour effectuer son postdoctorat à l’université Grenoble-Alpes où il contribue à valider une échelle de mesure des capacités créatives des organisations.
Il se rend compte qu’appréhender le monde à travers le prisme de l’innovation encourage l’exploration de pistes inédites, d’hybridation, de connaissances et de mise en commun d’expériences variées.
Le chercheur explique que plusieurs entreprises et organisations sont bousculées par l’accélération du rythme et de l’intensité de l’innovation dans leur secteur. Maintenir leur avantage concurrentiel dépend donc de leur capacité à développer des produits et services novateurs.
Méthode CK, un outil innovant déployé chez Hydro-Québec
Romain Rampa, professeur à l’ÉTS
Romain donne l’exemple d’Hydro-Québec qui a utilisé la méthode C-K pour repenser la manière de répondre à l’efficacité énergétique. La solution Hilo est issue, en partie, de cette théorie innovante qui favorise l’interaction entre le monde de la créativité (Concept) et celui de la connaissance (Knowledge).
« Le processus créatif exige un effort cognitif afin de permettre au cerveau de repérer, puis de connecter des éléments qu’il n’a pas l’habitude de lier ensemble », explique-t-il.
Ses longues années de recherche trouvent un aboutissement concret dans l’enseignement. Le professeur Rampa transmet aux étudiantes et étudiants de l’ÉTS un certain nombre de savoirs nourris par ses réflexions et par ses expériences au sein d’entreprises.
« On peut difficilement répondre aux enjeux sociaux et environnementaux actuels sans innovation », soutient Romain.
L’ÉTS et l’innovation
Romain Rampa constate que la formation en génie incite à réagir à un problème en se plaçant rapidement en mode solution. Alors que, parfois, prendre le temps d’explorer un spectre plus large de pistes apporte une réponse plus adéquate, souvent en combinant plusieurs idées. C’est ce qui le motive à enseigner : apprendre aux étudiants et étudiantes à se poser les bonnes questions.
Plusieurs projets l’attendent sur sa table de travail, notamment celui d’accompagner des entreprises en démarrage en phase subite de croissance et qui vivent des transformations majeures.
Le plus grand frein à l’innovation demeure la résistance au changement. Toutefois, la vision tunnel d’une organisation qui n’explore qu’une solution à un problème complexe peut obscurcir l’avenir d’une société.
Innover, oui, mais intelligemment et en harmonie avec la collectivité.
