Le club étudiant Chinook réinvente le transport
Saviez-vous que la meilleure voiture éolienne au monde a été conçue par un club étudiant de l’ÉTS?
L’équipe de Chinook se consacre à imaginer et à fabriquer un véhicule toujours plus performant et se déplaçant uniquement grâce à l’énergie éolienne. Il s’agit d’ailleurs de la seule voiture du genre en Amérique du Nord. Pour arriver à se mouvoir, le Chinook tire son énergie du vent de face qui percute son éolienne. Sous l’action des engrenages et des transmissions, cette énergie se trouve décuplée avant d’être transmise aux roues, si bien que leur bolide atteint une plus grande vitesse que celle du vent qui le propulse.
« Une des caractéristiques principales de notre voiture éolienne, c’est qu’elle n’accumule aucune énergie, explique le capitaine du club, Lucas April La Rochelle, étudiant au baccalauréat en génie mécanique. Le transfert d’énergie est direct, mécanique à 100 %, donc rien ne se perd dans une opération de conversion. »
Le vent en poupe
Alors que leur voiture éolienne détient le record du monde en matière d’efficacité depuis plusieurs années à la compétition internationale Racing Aeolus, aux Pays-Bas, quels défis leur reste-t-il? Battre leur propre record, en premier lieu!
« D’un prototype à l’autre, on fait toujours des changements. Parfois, on conserve la coque, mais on améliore ce qui se trouve à l’intérieur, comme la transmission, l’embrayage ou encore les pales de l’éolienne et son diffuseur », précise le capitaine. En matière de résistance de l’air, le club vise un gain d’efficacité sur la traînée de 30 % par rapport à la coque du prototype actuel. Toujours soucieux de pousser un peu plus loin l’innovation, son audacieuse équipe veut optimiser Chinook pour faire face aux situations où le vent ne collabore pas. « La voiture fonctionne mieux avec des vents forts, mais on va se préparer pour être en mesure de performer dans toutes les conditions », explique Lucas.
Chinook veut aussi devenir encore plus vert, une préoccupation qui fait partie de son ADN, ce club s’attachant à développer un mode de transport dont le carburant est parfaitement propre. « Notre bolide est fait de pièces de fibre composite, un matériau très polluant. On s’est donné le défi d’améliorer nos processus de fabrication pour réduire notre empreinte de carbone. »
« Les plus belles années sont à venir », lance sans la moindre hésitation Lucas, enthousiaste.
Les clubs : une école dans l’École
Beaucoup de notions apprises à travers les activités du club ne sont pas nécessairement enseignées dans les cours. À titre d’exemple, le capitaine de Chinook considère que ce club est la réplique d’une petite entreprise. « On part de rien et on doit tout fabriquer : on gère des budgets de façon serrée, la gestion du temps est assez complexe, on a des livrables pour les compétitions, on gère la relation avec les fournisseurs, et nos devis, dessins et rapports techniques doivent être de qualité professionnelle, sans parler de la gestion des ressources humaines et des aptitudes de négociation qu’on développe. »
Une occasion rêvée de faire des essais et des erreurs, et de profiter des connaissances des anciens du club, poursuit l’étudiant. Des apprentissages qui risquent de faire la différence pour ses membres, une fois qu’ils auront mis les pieds dans le marché de l’emploi.
L’implication dans le club Chinook constitue également une passerelle toute désignée pour celles et ceux qui s’intéressent au domaine des énergies renouvelables. Les étudiants et étudiantes qui veulent poursuivre aux cycles supérieurs à l’ÉTS peuvent faire, depuis 2005, la maîtrise en génie de l’environnement ou, depuis 2009, la maîtrise en génie, énergies renouvelables et efficacité énergétique.
Transport vert
Les clubs étudiants représentent une part importante de l’identité de l’ÉTS et se multiplient depuis 1989. Omer, qui est à l’origine d’un sous-marin à propulsion humaine, et Formule ÉTS, qui conçoit et fabrique une voiture électrique, font partie des pionniers des clubs et ont placé le transport durable au cœur de leurs activités. Depuis, plusieurs regroupements les ont rejoints dans ce domaine, comme COMETS, Éclipse, QUIÉTS et Véloom, pour ne nommer qu’eux.
L’École héberge maintenant 75 clubs aux champs d’intérêt variés! Elle ne compte plus les médailles et autres reconnaissances récoltées au fil des ans, et ce, partout dans le monde.