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L’ingénierie au service de l'industrie agricole

Travailleurs migrants dans un champ

Achetée sur Istockphoto.com. Licence CC.

Bangkok, Seattle, San Andrés Cholula, Saskatoon, Montréal… Si cette route sinueuse mène finalement Ornwipa Thamsuwan au Département de génie mécanique de l’ÉTS, chacune des étapes forge son expérience sur le terrain et galvanise sa volonté de transmettre ce qu’elle a appris à ses élèves. Après avoir terminé un baccalauréat en génie industriel au Chulalongkorn University en Thaïlande en 2008, Ornwipa obtient sa maîtrise en 2011, puis son doctorat en 2016, toujours en génie industriel, mais à l’Université de Washington à Seattle.

La pomme au bout de l’échelle

Quand elle entreprend ses études à Seattle, elle ignore que la recherche empirique sur la prévalence des blessures reliées au travail deviendra son champ d’expertise. C’est son directeur de recherche, Peter W. Johnson, professeur émérite à l’Université de Washington, qui lui ouvre la voie. Au cours de ses études en maîtrise, Ornwipa analyse le niveau de vibrations au corps subies par les chauffeurs d’autobus, causes majeures de blessures au dos dans cette industrie.

Après l’obtention de sa maîtrise, elle poursuit ses recherches qui mèneront à son doctorat, toujours sous la supervision éclairée du professeur Johnson. Cette fois, Ornwipa documente les risques ergonomiques associés à la cueillette de pommes par les manœuvres agricoles. Elle découvre alors un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Les chutes, les entorses, les fractures, les dislocations, les blessures de dos sont plus nombreuses chez les manœuvres agricoles que chez le personnel hospitalier ou chez les travailleurs de la construction.

Depuis, ses projets révèlent une constante : évaluer le risque de trouble musculosquelettique pour des travailleurs et travailleuses, surtout du secteur agricole, puis se servir des données recueillies afin d’adapter les outils et équipements aux différents types de morphologies.

Travailleur cueillant des pommes

La chercheuse qui enseigne

Enfant, Ornwipa voulait être médecin. « Mais, je préférais les mathématiques et la physique à la biologie. » L’ingénierie lui convient mieux, mais l’ingénierie qui soigne.

Après son doctorat, elle saisit l’occasion offerte par l’Universidad de las Américas Puebla à San Andrés Cholula au Mexique de devenir chargée de cours en ergonomie, en inférence statistique et en conception d’expériences. Elle enseigne ce qu’elle a appris sur le terrain. En retour, grâce aux échanges fructueux avec ses étudiants, Ornwipa améliore sa façon de transmettre sa matière. Cet échange culturel enrichit le bagage d’Ornwipa comme enseignante et comme chercheuse.

L’ingénierie au service de l’industrie agricole

Puis un poste s’ouvre à l’Université de la Saskatchewan à Saskatoon où Ornwipa réalise un projet qui lui tient particulièrement à cœur : mener une étude sur le port d’un exosquelette, un soutien dorsal mécanique, par une vingtaine de travailleurs et travailleuses agricoles. Les résultats démontrent que l’exosquelette réduit la charge lombaire des utilisateurs de 48 % à 65 % lors d’activités agricoles. Cette avenue s’avère intéressante puisqu’il diminue les risques de blessures au dos, nombreuses dans ce secteur, et facilite la vie des agriculteurs et agricultrices, qui peuvent continuer à travailler à un âge plus avancé.

L’ÉTS pour l’enseignement et la recherche

Ornwipa Thamsuwan, professeure à l’ÉTS

Ornwipa Thamsuwan, professeure au Département de génie mécanique de l’ÉTS

Passionnée par la recherche, Ornwipa Thamsuwan apprécie tout autant l’enseignement. Le poste à l’ÉTS représente l’emploi parfait : « Je peux concilier les deux : enseigner et poursuivre ma recherche. J’aime cet équilibre parfait. »

Tous les profs rêvent d’élèves motivés. Pas Ornwipa. « L’intelligence du cœur, l’ouverture d’esprit et le courage de rester intègre dans leur profession », c’est ce qu’elle souhaite découvrir chez ses étudiants. Quant à la motivation d’apprendre, c’est une évidence pour elle, autant pour l’enseignant que pour l’élève puisque l’apprentissage dure toute la vie.

Au cours des années qui viennent, Ornwipa aimerait mener une étude approfondie auprès de travailleurs et travailleurs migrants agricoles du Québec. C’est dans ce but qu’elle mobilisera ses énergies afin de recueillir des fonds pour poursuivre des projets sur le terrain avec des étudiants et étudiantes intéressés par ce type de recherches.

Le nœud de sa recherche et de son enseignement : l’inclusion

« Les outils, l’équipement, la méthodologie, tout a été pensé en fonction de l’homme caucasien jeune ». Pourtant, les travailleuses et les travailleurs migrants présentent des morphologies très différentes. Sans compter que les personnes plus âgées sont automatiquement exclues de cette façon de concevoir le travail dans les champs. « Ce sont les outils qui doivent s’ajuster aux gens et non le contraire! »

Soigner le monde qui nous nourrit

Ce souci d’équité pour les êtres humains semble guider Ornwipa Thamsuwan dans ses choix de vie : améliorer le quotidien des gens de tout horizon qui mettent la nourriture sur la table du monde en se penchant mille fois par jour pour assurer la récolte.

Travailleur agricole âgé