Étudier la biomécanique de la parole pour faciliter l’apprentissage d’une langue seconde

Un financement de près de 500 000 $ du programme Horizons de la Découverte du CRSNG

Il faut souligner que les projets financés par ce programme, qui est piloté par le CRSNG, en partenariat avec les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), sont triés sur le volet. En effet, seulement une vingtaine de projets ont été sélectionnés au Canada par un comité interdisciplinaire d’évaluation par les pairs des trois organismes mentionnés précédemment. Qui plus est, l'équipe de recherche a obtenu - à quelques dollars près - la somme maximale pouvant être accordée aux projets financés dans le cadre de ce programme.  

Caractériser les sons qui composent une langue 

Ainsi, la professeure Laporte et son équipe capteront les mouvements de la langue impliqués dans l’articulation au moyen d’images échographiques du conduit vocal puis élaboreront des outils informatiques qui permettront de les caractériser. Par exemple, ces images permettraient de constater que la langue recule et se recourbe davantage dans le conduit vocal lorsque le son « b » du mot français « bout » est prononcé que dans le « b » du mot anglais « boo », et ce, même si les deux mots ont la même transcription phonétique, soit « bu ».

Une équipe de recherche multidisciplinaire 

Elle sera appuyée par la professeure Lucie Ménard, phonéticienne au département de linguistique de l’UQAM, ainsi que par le professeur Walcir Cardoso, didacticien des langues au département d’éducation de l’université Concordia.  Des volontaires seront recrutés parmi les personnes inscrites à des cours d’anglais langue seconde de l’université Concordia afin de collecter des données échographiques longitudinales sur des personnes s’exprimant dans diverses langues maternelles.

Des outils misant sur la rétroaction visuelle 

Ces données permettront d’abord de mieux comprendre l’évolution des gestes articulatoires propres à la langue seconde au fil de l’apprentissage de la prononciation, lequel peut s’échelonner sur une période allant de plusieurs mois à plusieurs années.  Elles seront ensuite mises à profit dans un outil de rétroaction visuelle – communément appelé biofeedback – qui permettra aux personnes apprenant une langue seconde de  voir en temps réel les mouvements articulatoires permettant de mieux prononcer les sons de la langue seconde.  « Nous prévoyons commencer notre recherche avec des personnes parlant l’arabe ou le mandarin », explique la professeure.