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Les avancées du génie biomécanique en matière de sécurité

Achetée sur Gettyimages. Droits d’auteur.

Marie-Hélène Beauséjour a toujours été fascinée par la biomécanique du corps humain. Sportive accomplie et douée pour les sciences, elle souhaitait évoluer dans un domaine qui lui permettrait d’aider les gens. Le programme de génie biomédical proposé par Polytechnique Montréal répondait à ses aspirations.

Après l’obtention de son baccalauréat en génie biomédical, Marie-Hélène Beauséjour entame sa maîtrise en génie mécanique, mais à l’ÉTS, et se voit offrir un passage accéléré au doctorat en cotutelle. Elle effectue donc son parcours de 3e cycle à la fois à l’ÉTS et à l’Université d’Aix-Marseille. « J’ai un doctorat en génie de la recherche de l’ÉTS et un doctorat en sciences du mouvement humain de l’Université d’Aix-Marseille ».

Sa thèse porte sur l’étude biomécanique des mécanismes lésionnels de la colonne vertébrale et des blessures à la moelle épinière. En fait, ce qui intéresse Marie-Hélène, c’est de comprendre les mécanismes déclenchés par les blessures traumatiques et d’évaluer de nouveaux concepts de dispositifs de protection, particulièrement pour des groupes cibles souvent absents des essais biomécaniques, c’est-à-dire les femmes et les personnes âgées.

L’élément déclencheur

Grande amatrice de balados, Marie-Hélène est interpelée par l’émission « Women are Not Small Men » de la chercheuse Stacy Sims, qui traite du biais sexiste lié à la recherche médicale. Cet enjeu devient un facteur déterminant dans l’orientation de la recherche de Marie-Hélène Beauséjour. « Mes travaux portaient sur la traumatologie et j’avais constaté que la plupart des études en matière de sécurité des femmes dans l’industrie de l’automobile étaient basées sur la morphologie des hommes. »

En effet, des différences importantes existent quant à la mobilité intervertébrale et à la cinématique de la tête et de la colonne vertébrale entre les deux sexes. Pourtant, aucun mannequin biofidèle ne représente la colonne vertébrale des femmes ni celle des personnes âgées d’ailleurs, ce qui nuit au développement de véhicules sécuritaires pour ces segments de la population.

La mentalité du « one fits all »

Les études révèlent que les femmes n’adoptent pas la même posture dans une voiture; elles s’assoient plutôt vers l’avant. Quant aux personnes âgées, des modèles numériques ont démontré leur plus grande vulnérabilité aux impacts dus à la dégénérescence de leur colonne vertébrale. L’assise et l’appuie-tête devraient être conçus de sorte que le choc puisse être amorti de façon personnalisée. Cela implique un choix de matériaux et de design mieux adapté aux morphologies variées. Science-fiction? Pas pour la professeure Beauséjour qui travaille déjà sur des projets innovateurs, notamment sur l’amélioration des protecteurs cervicaux.

La chercheuse a effectué plusieurs études sur des modèles biologiques. Au fil des années, ses recherches se sont concentrées sur la modélisation numérique des lésions au cou et à la colonne vertébrale. Elle a ainsi développé une expertise dans la méthode des éléments finis, qui consiste à créer une copie numérique de composantes d’une entité, dans ce cas-ci, de la colonne vertébrale. L’objectif est d’obtenir un modèle qui réagit de la manière la plus réaliste possible lors de l’imposition d’une force. À la suite de sa thèse, elle a travaillé comme chercheuse postdoctorale à l’Université Gustave Eiffel au développement de méthodes d’évaluation de l’efficacité des protecteurs cervicaux dans le cadre d’un projet avec la fédération internationale de l’automobile. Ce projet lui a permis de développer ses compétences en évaluation et conception de dispositifs de sécurité.

Enseignement, partir à la redécouverte!

Marie-Hélène Beauséjour, professeure à l’ÉTS« Enseigner, c’est apprendre deux fois », s’exclame Marie-Hélène Beauséjour, enthousiaste à l’idée de partager le fruit de ses années de recherche avec la nouvelle cohorte d’ingénieures et d’ingénieurs de l’ÉTS. En plus d’assurer l’encadrement d’étudiants et d’étudiantes durant leurs stages, Marie-Hélène Beauséjour a également donné des cours en mécanique statique, puis en conception d’orthèses et de prothèses. Privilégiant l’approche de la pédagogie active, la professeure Beauséjour vise avant tout à « former des gens capables de réfléchir et d’utiliser leurs compétences pour résoudre des problèmes ».

Le génie biomécanique au service de l’inclusion

La nécessité d’amorcer un rattrapage relativement aux essais cliniques incluant les femmes et les personnes âgées s’impose. Certes, une plus grande diversité de sujets pourrait coûter plus cher et retarder la mise en marché de certains produits et dispositifs, mais elle pourrait également sauver des vies. Selon Marie-Hélène Beauséjour, la conscientisation de ce biais ouvre la perspective d’investiguer en profondeur des champs de recherche inexplorés.

Sortir des sentiers battus

Escalader les parois abruptes, abattre les préjugés, repousser les limites, autant dans le domaine du sport que dans celui de la recherche fait partie de l’ADN de Marie-Hélène Beauséjour. L’innovation arrive par des chemins inusités. Marie-Hélène a bien l’intention de continuer à mobiliser ses énergies pour accroître les connaissances sur la complexité biomécanique de la colonne vertébrale. Ultimement, elle souhaite contribuer à personnaliser les dispositifs médicaux et de sécurité pour les gens en général, et pour les femmes et les aînés en particulier.