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La dinde dans l’assiette

Menu de Noël

Achetée sur Gettyimages. Droits d’auteur.

Analyse du cycle de vie

Saviez-vous que l’alimentation représente 28 % des émissions de gaz à effet de serre au Canada? Ce taux est plus élevé que la moyenne mondiale de 26 %. Mais tous les aliments n’ont pas la même empreinte carbone. Certains aliments, en particulier la viande et les produits laitiers, émettent des niveaux de gaz à effet de serre beaucoup plus élevés que les options végétales. La production des aliments provenant des animaux accapare plus de terres et contribue à la perte des habitats. Alors que la planète continue de se réchauffer en raison de l’inefficacité des stratégies et de l’absence de consensus politique, l’alimentation reste l’un des éléments clés du changement, lequel repose en grande partie sur la population de l’hémisphère nord.

Les méthodes d’empreinte environnementale comme l’analyse du cycle de vie (ACV) permettent aux spécialistes d’estimer l’effet potentiel des choix de mode de vie sur le réchauffement de la planète, la perte de biodiversité et la pollution de l’eau. L’ACV permet de créer un inventaire des impacts environnementaux liés au flux des ressources dans une chaîne d’approvisionnement. Par exemple, elle peut englober l’extraction des engrais minéraux et des pesticides, l’énergie et l’eau servant à l’exploitation agricole, les matériaux utilisés dans les emballages, les combustibles fossiles servant à transporter les produits agricoles jusqu’aux consommateurs, et l’énergie pour réfrigérer et cuire les aliments et pour transporter les déchets jusqu’aux sites d’enfouissement ou centres de recyclage. Nombre de ces activités sont mal connues du consommateur, mais grâce à l’ACV nous pouvons estimer et communiquer l’empreinte environnementale totale des aliments que nous consommons. Ces connaissances nous permettent de faire des choix écologiques éclairés et d’adopter des pratiques plus durables dans notre quotidien.

Les aliments des Fêtes et leur impact

À l’occasion des Fêtes, de nombreuses personnes dans le monde vont manger des aliments plus riches, ayant davantage d’impacts sur l’environnement. Des chercheurs de l’École de technologie supérieure et de l’Université McGill (Montréal, Canada) ont estimé l’impact environnemental des aliments typiques des Fêtes, ainsi que de certains autres aliments à empreinte écologique plus faible.

Nous avons d’abord évalué une diète canadienne moyenne, laquelle émet 15 kg d’équivalent CO2 et nécessite 16 m2 de terres agricoles par jour. Les personnes suivant une diète végétalienne ou à base de plantes émettent 5 kg d’équivalent CO2 pour environ 5 m2 de terres par jour. Si on rapporte ces taux par kg de nourriture consommée, l’on parle de 4 kg d’éq. CO2 et 5 m2 par kg de nourriture pour les omnivores, et de 2 kg d’éq. CO2 et 2 m2 par kg de nourriture pour les personnes végétaliennes.

Différence d'impacts entre les diètes omnivore et végétalienne

Impacts sur le changement climatique et superficie de culture pour les diètes omnivore moyenne et végétalienne

Nous avons ensuite examiné les types d’aliments que les gens consomment aux Fêtes, comme le jambon rôti, la dinde, le pâté à la viande de porc et le gâteau aux fruits. Nous avons inclus dans notre analyse un rôti Wellington végétalien, une tarte aux légumes et un gâteau de Noël végétalien. L’internet regorge de recettes des Fêtes végétaliennes alléchantes.

impact environnemental des aliments du menu des Fêtes

Impacts sur le changement climatique et superficie de culture pour différents aliments des Fêtes

Le rôti de jambon et le pâté à la viande de porc ont un impact beaucoup plus élevé que tous les aliments consommés en une journée, en moyenne, par une personne au Canada suivant une diète omnivore typique, ce qui confirme que les aliments consommés aux Fêtes font grimper notre empreinte écologique. L’empreinte carbone et l’utilisation des terres augmentent toutes les deux : plus de terres utilisées signifie généralement plus d’émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, le jambon rôti émet trois fois plus de carbone que le Wellington végétalien et nécessite plus de 4,5 fois la superficie de terres. En effet, le jambon rôti présente l’empreinte carbone et l’utilisation des terres les plus élevées parmi les repas que nous avons modélisés, ce qui démontre l’intensité carbone et le niveau d’utilisation des terres de la viande de porc. Le pâté de porc et la dinde rôtie viennent au deuxième rang, suivis des aliments sans viande. Le gâteau de Noël végétalien, par exemple, produit moins de carbone et nécessite moins de terres que le gâteau aux fruits végétarien contenant des œufs et du beurre.

Impact des ingrédients d'un gâteau aux fruits

Gâteau aux fruits
Contribution au changement climatique par ingrédient

En creusant un peu plus, on constate que la viande de porc représente 54 % du poids du pâté, mais produit 81 % des émissions de gaz à effet de serre.

Impact environnemental des ingrédients d'un pâté de porc

Pâté de porc
Contribution au changement climatique par ingrédient

En comparaison, pour la tarte végétalienne à base de légumes (qui cause un tiers des impacts environnementaux du pâté de porc), c’est la croûte qui génère plus des trois quarts des impacts, tandis que la garniture de pommes de terre, champignons et tofu est négligeable pour l’environnement

Impact environnemental des ingrédients d'une tarte végétalienne

Tarte végétalienne
Contribution au changement climatique par ingrédient

L’avenir dépend de nos choix personnels

Dans un proche avenir, les citoyens et citoyennes de la planète devront se limiter chacun à 2,9 tonnes d’équivalent CO2 par an pour atteindre le seuil de 1,5 °C, fixé par l’accord de Paris, soit environ 8 kg par jour pour tous les biens et services, dont l’alimentation. Pour ce qui est de nos plats des Fêtes, une portion de jambon rôti glacé accapare déjà la moitié d’un budget carbone quotidien durable. Un repas avec jambon rôti, pâté de porc et gâteau aux fruits représente environ 70 % du budget carbone quotidien d’une personne, ce qui ne laisse qu’une petite part pour toutes les autres activités comme le chauffage, le transport et les cadeaux du Père Noël. En revanche, une personne qui mange une portion de tarte aux légumes, de Wellington végétalien et de gâteau végétalien n’utiliserait qu’environ 14 % de son budget carbone quotidien, et une petite parcelle de terre.

Nous pouvons faire de nombreux choix pour réduire notre empreinte carbone ou sur les terres agricoles, et l’alimentation est l’un des plus importants. Aux Fêtes, alors que nous mangeons plus et plus riche, il est bon de garder à l’esprit ce que ces choix imposent à la planète et de considérer les avantages environnementaux des délicieuses options végétales. Vous trouverez plus d’information sur notre modélisation de l’empreinte carbone des aliments et des villes dans les articles ci-dessous.

Articles connexes

Elliot, T. (2022). Socio-ecological contagion in Veganville. Ecological Complexity 51, 101105. https://doi.org/10.1016/j.ecocom.2022.101015

Elliot, T. & Levasseur, A. (2022). System dynamics life cycle-based carbon model for consumption changes in urban metabolism. Ecological Modelling 473, 110110. https://doi.org/10.1016/j.ecolmodel.2022.110010.

Goldstein, B. et al. (2016). Surveying the Environmental Footprint of Urban Food Consumption. Journal of Industrial Ecology 21, 1. https://doi.org/10.1111/jiec.12384.

À propos des auteurs

Thomas Elliot is a Marie Curie Research Fellow at Aalborg University (Denmark), and a former Postdoctoral Fellow at École de technologie supérieure. His research interests include modelling socio-ecological systems, industrial ecology, and Life Cycle Assessment. His current focus is human impacts on climate change.

Leopold Wambersie is a Ph.D. candidate at ÉTS whose research interests include environmental impact modeling and urban policy.
Benjamin Goldstein est professeur adjoint à l’Université McGill.
Annie Levasseur est professeure au Département de génie de la construction de l’ÉTS. Sa recherche est principalement axée sur l’évaluation des impacts des activités humaines sur les changements climatiques et des mesures d’atténuation.