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Honda, Google et kimonos : l'histoire de mon stage au Japon

Le Centre de recherche de Honda au Japon est spécialisé en intelligence artificielle

L’image d’en-tête a été achetée sur Istock.com. Des droits d’auteurs s’appliquent.

7 h 30, le cadran sonne, c’est le début d’une nouvelle journée. 9 h, je pars en direction du travail, premier constat : plusieurs vélos me dépassent sur le trottoir. C’est bizarre, à Montréal, les gens roulent dans la rue. 9 h 15, j’arrive au travail. Ohayo Gozaimasu!, Ohayo Gozaimasu! : les deux agents de sécurité hurlent « bon matin » à tous les employés, sans exception. Bienvenue au Japon, là où les typhons et les tremblements de terre sont aussi courants que la poutine et le hockey, au Québec.

C’est au mois de décembre 2016, lorsque j’ai reçu l’appel provenant de la coordonnatrice du Programme Canada-Japan Co-op, que j’ai appris que j’avais été sélectionné pour l’un des trois postes au Centre de recherche de Honda. Les huit mois qui ont suivi ont été parmi les plus enrichissants et formateurs de ma vie, mais surtout forts en émotions. J’y ai fait des rencontres extraordinaires et vu des choses époustouflantes.

Kristof Boucher Charbonneau a passé 8 mois au Centre de recherche de Honda

Festival Nebuta

En fait, je me préparais à cette aventure depuis quelques années grâce à des cours hebdomadaires de japonais. Le Japon a toujours été un pays mystérieux et fascinant pour moi : une culture ultra moderne qui a su préserver ses coutumes au fil du temps. À Tokyo, par exemple, il n’est pas rare de voir sur une rue des écrans gigantesques présentant diverses publicités au moyen de personnages sortis tout droit de téléséries d’animation japonaises. En empruntant une rue adjacente, on peut se retrouver en pleine époque d’Edo : architecture traditionnelle, passants habillés de kimono, plusieurs priant aux divers temples représentant chacun une divinité différente.

Honda a été fondé au Japon, pays qui a su préserver ses coutumes.

Allée Omoide Yokocho

Après avoir assisté à la séance d’information sur les stages au Japon, j’ai soumis les multiples formulaires nécessaires, passé des entrevues téléphoniques avec la coordonnatrice du programme Canada Japan-Coop, qui est géré par l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), mais également avec les entreprises japonaises ayant jugé que j’étais un bon candidat. En tout, il aura fallu un an pour terminer le processus de sélection.

Le Centre de recherche de Honda au Japon est spécialisé en nanotechnologie, mais aussi en intelligence artificielle, et plus particulièrement en interaction humain-machine. Il existe deux autres centres de recherche Honda dans le monde : un, aux États-Unis et l’autre, en Europe. Chacun s’occupe de domaines différents. Ainsi, puisqu’il est nécessaire de discuter fréquemment avec les autres centres de recherche, toutes les communications se font en anglais. Bien que la majorité de mes collègues soient Japonais, la plupart maîtrisent très bien l’anglais.

Le travail de Kristof Boucher Charbonneau au Centre de recherche de Honda portait sur les réseaux neuronaux.

Entrée du temple Nikko

À mon arrivée au Japon, j’ai rencontré mon superviseur et établi les tâches que je devais réaliser. Mon travail porte principalement sur les réseaux de neurones récurrents (données séquentielles) et convolutifs (images). Je fais de la recherche; je ne développe pas de produits ni ne fournis de services. Mes journées se déroulent généralement ainsi : dans l’avant-midi, je me tiens informé des dernières découvertes dans le domaine de l’apprentissage machine en lisant des articles scientifiques. C’est en après-midi que j’avance mes projets, soit en programmant, soit en développant diverses formules mathématiques ou encore en analysant des résultats. Je suis souvent appelé à rencontrer d’autres collègues afin de collaborer sur différents projets. J’ai également été en contact avec des professeurs d’universités américaines. J’ai même contribué au logiciel de Google sur l’apprentissage machine nommé TensorFlow!

Grâce au programme coop de l’ÉTS et de mes deux stages antérieurs en entreprise fait dans le cadre de mon baccalauréat en génie logiciel, je me suis vite adapté au milieu de travail et aux outils qui m’ont été fournis, et ce, malgré la barrière de la langue et les différences culturelles. Mon superviseur a été surpris que je m’intègre et produise des résultats aussi rapidement. À la fin de mon séjour au Japon, j’aurai publié un article scientifique portant sur une nouvelle technique de visualisation des réseaux de neurones récurrents, qui s’inspire des avancées en neuroscience. Cet article sera peut-être présenté lors de la prochaine conférence internationale en représentation des apprentissages : International Conference on Learning Representations (ICLR).

Le stage de Kristof Boucher Charbonneau a été effectué dans le cadre du programme Canada-Japan Coop

Étudiants sélectionnés pour le Programme Canada-Japan Co-op, au sommet du mont Hiru

Un stage à l’international n’est pas l’expérience la plus lucrative. Cependant, les compétences professionnelles et interpersonnelles acquises valent plus que quelques dollars supplémentaires. Parmi les bénéfices que j’y ai retirés, on retrouve :

  • le développement d’un réseau de contacts international;
  • l’opportunité de collaboration avec des collègues provenant d’un large éventail de domaines et de cultures;
  • l’occasion de contribuer à une industrie;
  • la possibilité de voyager et de découvrir une nouvelle culture.

Ce stage à l’international est également un bel atout à mettre dans un CV. L’assurance qu’une personne est capable de travailler dans divers environnements et qu’elle possède des compétences à l’international peut faire pencher la balance en sa faveur pour obtenir un emploi.

Je quitterai le Japon à la fin de décembre 2017, après huit mois. Je reviens avec un bagage de nouvelles expériences : j’aurai publié mon premier article scientifique, appris énormément sur le domaine de l’apprentissage machine et rencontré des gens extraordinaires. Je partirai le cœur gros, triste de laisser ces gens derrière moi, mais convaincu que la prochaine étape sera tout autant formatrice et même, peut-être plus que celle-ci. Sayonara.

Cérémonie de départ de Kristof Boucher Charbonneau du centre de recherche de Honda

L’auteur, Kristof Boucher Charbonneau, en compagnie d’une collègue de travail

À propos des auteurs
Kristof Boucher Charbonneau is an undergraduate student in the Department of Software Engineering and Information Technology at ÉTS. He completed an eight-month internship at the Honda Research Institute in Japan. He will graduate in the winter of 2018.