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Lokman Sboui, professeur en génie des systèmes

Ne jamais perdre de vue l’utilité de l’objet final

Si le génie électrique a pour but de trouver des solutions à des problèmes spécifiques, le génie des systèmes se concentre sur l’aspect global du fonctionnement. « La communication entre les drones, c’est le génie électrique; la surveillance du lancement d’un drone, c’est le génie des systèmes », explique Lokman Sboui.

Titulaire d’un doctorat en génie électrique, le professeur Sboui enseigne au Département du génie des systèmes de l’ÉTS. Le point de rencontre entre ces deux types de génie pourrait bien se situer dans l’Internet des objets qui fascine Lokman depuis ses études de maîtrise.

Lokman Sboui
Lokman Sboui

Très jeune, Lokman Sboui s’intéresse à la communication sans fil. C’est donc dans l’ordre des choses qu’il choisisse la voie du génie électrique pour ses études.

Le fil entre la Tunisie et l’Arabie saoudite

Étudiant à l’École polytechnique de Tunisie, Lokman Sboui désire effectuer son projet de fin d’études à l’étranger, plus précisément à l’université KAUST en Arabie saoudite, réputée pour son avant-gardisme technologique. Le professeur Mohamed-Slim Alouini, l’un des chercheurs les plus influents dans le domaine de la communication sans fil, accepte de prendre Lokman Sboui sous son aile. Le jeune étudiant n’a pas encore terminé son baccalauréat que déjà, il est admis à la maîtrise à l’université KAUST en génie électrique.

Radio cognitive… un concept prématuré?

En 2011, on commence à parler de saturation du spectre lors de communications sans fil. On cherche de nouvelles technologies. La radio cognitive semble prometteuse. Lokman consacre son mémoire de maîtrise sur cette technologie émergente ayant pour but de détecter et de partager le spectre inutilisé des bandes de fréquences. « Si l’opérateur primaire du réseau assure le service aux utilisateurs d’une zone déterminée, mais que dans un autre secteur, il ne compte pas d’utilisateurs, ça devient une opportunité pour un opérateur secondaire de partager cette bande inutilisée avec sa propre clientèle. » 

Mais entre la recherche et l’application, beaucoup d’eau coule sous les ponts. En dix ans, les stations à faible portée se multiplient et la radio cognitive n’est pas vraiment retenue comme solution à l’encombrement du spectre pour la communication sans fil. Lokman Sboui n’aime pas s’attarder sur des projets flous et imprécis; il a besoin de concret.  

Le prof qui change le cours de son destin

Sboui souhaite entrer sur le marché du travail dès l’obtention de sa maîtrise. Il reçoit une offre de Toyota où il pourra tester le concept de communication sans fil contrôlée par l’écran tactile des voitures. Sboui allait accepter le poste lorsque le professeur Alouini lui propose une autre voie. Après avoir pesé le pour et le contre, Lokman opte pour le doctorat en génie électrique et un stage au sein de Saudi Aramco, l’entreprise pétrolière la plus lucrative au monde. Lokman y conçoit un protocole de communication sans fil pour les robots cyberphysiques. C’est là qu’il découvre sa passion pour l’Internet des objets. Il reçoit son doctorat en génie électrique en 2017.

Montréal, au détour d’une conférence

Lokman Sboui est venu à trois reprises à Montréal pour des conférences et des stages lors de ses études. Toujours l’été. C’était magnifique. Lors d’une de ces rencontres, Lokman confie à François Gagnon, alors professeur en génie électrique à l’ÉTS, qu’il souhaite poursuivre une carrière industrielle après son doctorat. François Gagnon lui suggère d’effectuer un stage postdoctoral en entreprise à l’ÉTS en guise de transition. Lokman Sboui suit ce conseil judicieux qui lui permettra d’avoir un pied dans l’industrie tout en réalisant des projets qui lui tiennent à cœur.

KoomBook et Média5 : deux jalons importants

En 2018, Lokman Sboui s’établit à Montréal avec sa famille, goûte à l’hiver, et s’y habitue. Durant son stage postdoctoral, il réalise deux projets dont il est particulièrement fier. Il participe au projet KoomBook, qui a permis à deux villages isolés dans les forêts équatoriennes d’accéder à une version réduite de l’Internet. Le KoomBook est un miniserveur de la taille d’un livre contenant un disque dur et une borne WiFi. Les gens peuvent s’y connecter à l’aide de leurs appareils mobiles pour accéder à des milliers de ressources éducatives et culturelles. Sboui a également contribué à la formation de quatre jeunes Équatoriens à cette technologie, qui à leur tour ont lancé leur entreprise pour aider d’autres villages reculés à se connecter au KoomBook.

Le second projet auquel Sboui a pris part durant son postdoc a pris la forme d’un algorithme. Alors chercheur chez Média5, un fabricant de passerelles pour la téléphonie vocale, Lokman collabore à la création d’une application qui mesure la qualité vocale de la communication en temps réel. « Lorsque la transmission se dégrade, une alerte est acheminée à l’administrateur du réseau pour qu’il puisse corriger le problème », explique Lokman.

Lokman Sboui a aimé son expérience au sein de l’ÉTS. Aussi, lorsqu’il apprend que l’institution est à la recherche de professeurs, il décide d’envoyer sa candidature.  

Il sera prof en génie des systèmes

« L’ÉTS a une particularité par rapport à d’autres universités : elle est très étroitement reliée à l’industrie. » Neuf mois plus tard, il reçoit une réponse affirmative du département de génie des systèmes. « J’ai passé l’entrevue la plus difficile de ma carrière. Devant dix-huit professeurs! »

Enseigner à devenir utile

Lokman Sboui a choisi l’enseignement dans le but de transmettre ses connaissances et son expertise, certes, mais il a bien l’intention d’enrichir le bagage des étudiants par des expériences sur le terrain. Et lorsque ces futurs ingénieurs seront en train de connecter les capteurs électriques d’un robot, ils devront être prêts à répondre à la question qui semble de plus en plus cruciale  : À quoi ça sert?

« La finalité, c’est d’avoir un impact bénéfique réel dans la vie des gens », conclut le professeur Sboui.

Service des communications et du recrutement étudiant 
Chantal Crevier
514 396-8800, poste 7893